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L'empire des séries. La famille en sept séries (2/7) : "Six Feet Under", une famille dans les pompes funèbres

Chaque jour cet été, on refait la généalogie des séries. La représentation de la famille a bien changé en l'espace de 50 ans. En 2001, Alan Ball raconte l'histoire d'une famille dénuée de tout machiavélisme qui travaille dans le milieu de la mort.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'acteur Michael C. Hall dans le rôle de David Fisher, dans la série "Six Feet Under". (DR)

Dans la série Six Feet Under en 2001, un homme ou une femme meurt sous nos yeux dès le début. Chaque fois de façons différentes : écrasé par erreur par sa voiture qui lui roule dessus, massacré par erreur par sa pétrisseuse de pain industrielle. L’imagination des auteurs est sans limite.

La série raconte les préparatifs des funérailles par une famille peu ordinaire : des croque-morts à Los Angeles. Ils sont deux fils, une fille, une mère qui a un amant et le père qui meurt dès le début de la série. On ne sait pas encore que cette mort introductive sera un élément récurrent de chaque épisode. La famille Fischer est tout ce qu’il y a d’attentionné. Ce n’est pas une famille dysfonctionnelle, aucun machiavélisme entre eux. Seulement, chacun éprouve sa propre difficulté à vivre. La mère et le fils cadet, qui a toujours aidé son père, sont refermés sur eux-mêmes. La fille est plutôt accro à la drogue, et le fils ainé, au sexe.

Montrer la mort comme on ne l'a jamais vu

"Je voulais sortir la mort du placard", explique en 2001 le créateur de la série, Alan Ball. Il venait de tourner le film American Beauty, qui révélait déjà les fêlures derrière une famille américaine moyenne idéale. Dans Six pieds sous terre, il approfondit. Et montre la mort comme on ne l’a jamais vu : les étapes d’embaumement des corps, les cérémoniaux d’adieu émouvants ou folkloriques et même souvent le mort qui hante les âmes et se met littéralement à parler avec sa famille.

Alan Ball ne néglige pas de montrer des corps torturé par un accident : en fait des mannequins moulés sur la peau des comédiens. La série révèle Michael C. Hall, extraordinaire comédien, dans le rôle du fils homosexuel honteux qui a toujours aidé son père et trouve un peu de légèreté en adoptant, avec son petit ami, un enfant. L'acteur explosera ensuite dans le rôle de Dexter. Le dernier épisode des cinq saisons boucle incroyablement la série et résonne encore aujourd’hui dans le cœur des aficionados. La mort présente jusqu’au dernier souffle. La série fête cette année ses 20 ans. Elle n’a pas vieilli. Cinq saisons sont disponibles sur OCS et My Canal.

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