"Paris Police 1905" : la face sombre de la Belle Époque
Cette deuxième saison de "Paris Police 1905", écrite par Fabien Nury se penche sur la brigade des moeurs, et reconstitue de façon glaçante et précise la période de la Belle Époque.
La nuit de Noël 1904, un bébé meurt seul dans un appartement. Sa mère prostituée a été embarquée par la police des mœurs, sur ordre du préfet qui voulait faire du chiffre et plaire à l’église, en montrant qu’il tenait la capitale. Le même jour, un jeune homme anonyme est lui aussi retrouvé mort dans un bois de Boulogne enneigé, à mi-chemin entre le quartier des prostituées et celui de ceux qu’on appelle encore les invertis, les homosexuels. La police veut vite classer l’affaire comme suicide. Mais un inspecteur de la brigade criminelle flaire autre chose.
Ce sont les deux points de départ de cette nouvelle saison de Paris Police 1905. Dans la première, située en 1900, son auteur, Fabien Nury, présentait déjà ce policier incorruptible moqué par des collègues corrompus, mais déterminé à trouver la vérité. Cette première saison racontait la face sombre d’une France tombée dans l’antisémitisme, qui se déchirait autour de l’affaire Dreyfus avec des hommes politiques épouvantables. La deuxième saison située donc 5 ans plus tard s’intéresse à la police des mœurs. Elle est disponible sur Canal+ et sur MyCanal.
Une police tout aussi corrompue qui, comme l’église, pourchasse homosexuels et prostitués, alors qu’un nouveau mal mortel rode et risque à tout instant d’éclabousser les réputations : la syphilis.
Une saison toujours aussi esthétique, qui conserve la rigueur historique, le détail des reconstitutions, la noirceur et le côté glauque des Années folles, et fait oublier les imageries du Moulin Rouge et du French Cancan de l’époque. A la fois thriller, récit historique et fantastique, la série Paris Police 1905 continue de suivre les destins qui se croisent d’une courtisane vénéneuse, chez qui le beau monde accourt, d’un préfet débordé et d’une prostituée indicatrice.
Une saison belle et glaçante, à l’image de l’œuvre de Fabien Nury dans la bande dessinée. Dans Il était une fois la France, il portait un regard froid et clinique sur les Français qui avaient collaboré sous l’occupation allemande. Il a dû néanmoins mettre de l’eau dans son vin : l’actionnaire de Canal +, Vincent Bolloré, lui a en effet expressément demandé de ne pas évoquer la loi de séparation des Églises et de l’État, promulguée cette même année 1905. Le premier épisode de Paris Police 1905 est déjà disponible sur MyCanal. La suite est diffusée à partir de lundi 19 décembre sur Canal +.
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