Thomas Lilti : "La 3e saison de Hippocrate est politique"

Trois ans après la saison 2, les héros de "Hippocrate" ont grandi, certains ont quitté l'institution hospitalière. Cette nouvelle saison est plus politique, plus sombre et plus violente.
Article rédigé par Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Hippocrate, saison 3 : Zacharie Chasseriaud et Alice Belaïdi, trois ans plus tard. (REMY GRANDROQUES / 31 JUIN FILMS / CANAL +)

Avec la saison 3 d'Hippocrate, la série médicale de Canal +, on entre dans le dur. Depuis six ans, Thomas Lilti, ancien médecin généraliste, raconte avec brio et panache la vie d’une jeune équipe de médecins hospitaliers, entièrement dévoués à leur cause, parfois en butte contre l’administration. Cette troisième saison pourrait s’appeler "en résistance", les urgences ferment désormais à 20h, ferment le week-end. C’est presque la guerre dans les couloirs de l’hôpital avec la violence qui va avec.

Thomas Lilti a écrit la saison 3 après l’épidémie de Covid

C'est cette épidémie qui l'a inspiré. "Moi je l'ai compris quand je suis allé aider pour le Covid : la première phrase que j'ai entendue quand je suis arrivé aux urgences de l'hôpital Robert-Ballanger, en tant que vrai médecin, c'est : on ne va pas pouvoir soigner tout le monde. Cette phrase, elle est violente. Et donc la saison trois, elle est violence. On ne peut pas soutenir tout le monde, alors comment on fait ? ".

Au centre, on retrouve des personnages toujours aussi attachants, qu’on a vu grandir et changer physiquement. L’ancien jeune interne Hugo, Alison sa collègue, Brun le bulldozer, chef de service. Certains ont quitté l’institution, dégoûtés, mais y reviennent par un coup du sort. Une saison aussi au rythme beaucoup plus intense, avec des scènes de chirurgie plus frontales, c’est voulu.

"Oui, peut-être qu'il y a plus de choses, précise Thomas Lilti. Aussi, je me suis un peu freiné au départ, parce qu'on a un peu peur d'effrayer le public, le téléspectateur, parce que mine de rien, il y a des choses qui sont dures à regarder, dans une série comme Hippocrate, et donc on se dit bon, il y a un équilibre, faut pas trop pousser le bouchon.

Bon maintenant je pense que comme on est sur une saison 3, les gens qui vont regarder, c'est quand même un peu déjà des aficionados, des gens qui sont attachés à la série et qui sont donc habitués à accepter des images parfois qui ne sont pas très ragoûtantes. Donc je me permets un petit peu plus."

Une saison 3 profondément politique

"Oui, une saison 3 très politique, ajoute Thomas Lilti, parce qu'il y a un thème que je crois être fort, celui de la résistance, la résistance et la désobéissance civile, à quel moment on doit désobéir ? À quel moment, quand un système ne fonctionne plus et qu'on ne peut plus bien faire les choses. Est-ce qu'il vaut mieux se formater au système, même si on voit ses limites, ou est ce qu'il faut essayer de le contourner ?"

Hippocrate saison 3, six épisodes toujours aussi prenants avec des acteurs qui depuis, font les beaux jours du cinéma, Louise Bourgoin, Karim Leklou, Alice Belaïdi, à partir du 11 novembre, chaque lundi sur Canal +.

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