Une "Peste" moderne mais tiède sur France 2

La Peste version 2030. Dans une ville du sud – mélange de Nice, Toulon et Montpellier – après la crise du Covid, une grève des éboueurs, est cassée durement par une municipalité sécuritaire. Des rats semblent propager un nouveau fléau. La ville rejette ces accusations. Seul le docteur Rieux prend la mesure du problème, ainsi qu’un lanceur d’alerte. La série en quatre épisodes est diffusée à partir de lundi sur France 2.

C’est le point de départ de cette version contemporaine de La Peste, le roman d’Albert Camus complètement revisité. Un parti pris qui a convaincu la fille d’Albert Camus.

"Les ventes de 'La Peste' ayant explosé pendant le Covid, on n'était pas les seuls, précise le coscénariste,Gilles Taurand. Aussi bien Netflix que d'autres, ont essayé d'obtenir les droits du livre. On s'est rapproché de Catherine Camus, qui était très intéressée par le fait de ne pas respecter la temporalité dans laquelle se déroule le livre en 1940, à Oran. Mais imaginer pour des raisons qui ne sont pas du tout artificielles, une dystopie.

Se penchant très attentivement sur la conclusion même de 'La Peste' – à savoir que la peste ne meurt ni ne disparaît jamais – on a compris à quel point cette peste est aussi une maladie du totalitarisme. Il est tout à fait possible de situer désormais l'action dans cet univers qui est celui de la télésurveillance, de la paranoïa, de l'obsession sécuritaire."

C’est Frédéric Pierrot qui incarne le docteur Rieux. Même si l’histoire se déroule en 2030, lui, le psy de En Thérapie, s’est d’abord replongé dans le roman, pas le scénario. "Mais oui, bien sûr, souligne l'acteur. Parce que depuis longtemps, j'aime beaucoup l'écriture de Camus. Je la trouve d'une efficacité, d'une simplicité et d'une force simple."

Avec aussi plus de personnages féminins, dont la voisine du dessus, prof de piano, incarnée par Judith Chemla. Un peu le double du docteur Rieux. Pour elle, le propos de la peste reste actuel. Judith Chemla estime que "c'était vraiment le bon parti pris qu'on développe ce que c'est aujourd'hui, que cette peste, qui est aussi politique."

Une série avec beaucoup d’idées, mais qu’on aurait aimée plus enlevée, moins simple dans son déroulé. À découvrir à partir de ce lundi 4 mars sur France 2.