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À 51 ans, le Népalais Kami Rita Sherpa vient de boucler sa 25e ascension de l’Everest, un record mondial

Son rêve, c’était de faire l’ascension l’année dernière pour ses 50 ans, mais l’épidémie de Covid-19 et l’arrêt du tourisme en ont décidé autrement. C’est donc la semaine dernière qu’il a homologué son record.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Kami Rita Sherpa, a atteint le sommet de l’Everest pour la 25e fois, le 7 mai 2021. (PRAKASH MATHEMA / AFP)

Kami Rita Sherpa est guide de montagne, et à 51 ans il vient de gravir pour la 25e fois le toit du monde. En réalité, il n’a pris le titre à personne, puisque c’est lui qui détenait déjà le record des 24 ascensions de l’Everest.

La vie de cet homme est une suite de chiffres vertigineuses : au total, il a conquis 36 pics de plus de 8 000 mètres, l’ultime prouesse étant la double ascension de l’Everest en une semaine en 2019, deux fois 8 848 mètres. Gargantuesque. C’est que Kami Rita est né là, entre troupeaux de yacks et torrents, au pied de cette montagne, et il ne se voyait pas d’autre destinée que de la gravir.

La première fois, il avait 24 ans, c’était en 1994, et à l’époque on ne parlait pas encore de tourisme de masse dans l’Himalaya. Les expéditions étaient l’apanage d’une poignée de grimpeurs expérimentés, mais Kami Rita a vu les choses changer, une nouvelle génération d’alpinistes arriver, les déchets s’entasser, les selfies se multiplier. "Certes, écrit-il sur Instagram, la technologie et les applis météo ultra-précises rendent l’escalade de l’Everest plus facile, mais cela reste une épreuve de force, ce n’est pas parce que vous êtes prévenus qu’il va y avoir des chutes de neige que vous pourrez les endurer."

D’ailleurs, lui aussi a failli y passer, en 2015, dans une avalanche qui a emporté 19 personnes. À l’époque, sa femme le supplie d’arrêter, ne serait-ce que pour leurs enfants qui l'admirent et veulent faire  "comme papa". C’est ce qu’il a fait, lui, guide de montagne, comme son père, et comme son frère, mais il interdit à sa progéniture d’y penser.

"La charge est trop lourde, dit-il à l’AFP. Pour que les grimpeurs étrangers prennent leur photo au sommet, il faut que nous, sherpas, préparions le terrain, qu’on installe les camps, qu’on fixe les cordes et les échelles au-dessus des crevasses, qu’on les répare chaque année." De quoi rappeler que Kami Rita est avant tout un travailleur, un laborieux, un ouvrier de la montagne qui pense pouvoir continuer jusqu’à 60 ans.

Prochaine étape : un nouveau record, une 26e ascension de l’Everest avec la famille princière de Bahreïn, qui elle aussi veut sa photo au sommet. 

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