En Angleterre, le défi anti-pollution de Vivek Gurav, 26 ans : 30 sessions de ramassages de déchets, dans 30 villes, pendant 30 jours
Il a commencé le 1er décembre à Bristol, la ville où il fait ses études, et a quasiment bouclé son défi. Objectif : montrer combien nous produisons de déchets, et prouver "que l’on peut agir localement et avoir un impact global".
On connaît le mois sans tabac, on aura aussi bientôt "janvier sans alcool". À 26 ans, Vivek Gurav, lui, a inventé le mois sans déchet : une opération de ramassage chaque jour, pendant 30 jours, dans 30 villes différentes. Depuis le 1er décembre, cet étudiant en gestion de l’environnement est en tournée dans tout le Royaume-Uni. Il a commencé par la ville où il fait ses études, Bristol, puis il a enchaîné avec Nottingham, Leeds, Liverpool, Manchester... Il lui reste deux villes, et il n’est pas tout seul.
Cela fait quatre ans qu’il organise des ramassages de déchets, attirant une petite communauté de ramasseurs autour de lui, des jeunes surtout qui après l’avoir croisé avec son sac et sa pince, ou après avoir vu ses vidéos sur Instagram ont décidé de le rejoindre. Résultat : en un an à Bristol, le collectif a ramassé cinq tonnes de déchets, dont trois tonnes de plastiques. Mais Vivek Gurav a fait bien plus impressionnant dans sa ville d’origine, à l’autre bout du monde, la ville de Pune en Inde, tout près de Bombay.
"Je voyais des gens jeter tout et n’importe quoi sur la rive. Au début, j’étais en colère contre l’immobilisme des autorités, et puis je me suis dit que rien ne m’empêchait de ramasser ces déchets."
Vivek Guravau Hindustan Times
C’est là-bas que l’idée de faire des nettoyages spontanés lui est venue, en 2018 : "J'avais l’habitude de me promener au bord du fleuve, dit-il au Hindustan Times, et à chaque fois, je voyais des gens jeter tout et n’importe quoi sur la rive, au début, j’étais en colère contre l’immobilisme des autorités, et puis je me suis dit que rien ne m’empêchait de ramasser ces déchets, que c’était sans doute le meilleur geste citoyen à faire." Alors il s’est mis à nettoyer, devant tout le monde, pour que la démarche interpelle, questionne, et ça a marché.
Des habitants de son quartier l’ont rejoint, puis ceux d’autres quartiers, et l’idée a essaimé dans d’autres villes indiennes jusqu’à rassembler au bout de quatre ans 10 000 volontaires, pour 1 000 tonnes ramassées. Un modèle d’action collective qu’il essaye de reproduire en Angleterre où il est arrivé l’an dernier pour achever ses études. Et c’est en bonne voie : Vivek Gurav a été reçu par le Premier ministre et il a droit à son portrait dans tous les médias britanniques. "Le message, dit-il à la BBC, c’est de montrer que tout citoyen peut agir au niveau local et avoir un impact global. C’est comme ça qu’on pousse les gouvernements à agir et qu’on peut tous faire la différence."
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