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Football : William Troost-Ekong, défenseur de la Salernitana, plante des oliviers pour être "neutre en carbone"

À 30 ans, le joueur international nigérian explique au quotidien italien "La Repubblica" comment il essaye de compenser les émissions de CO2 générées par tous ses déplacements. Il plaide pour une taxe carbone sur les plus grands clubs européens.
Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
William Troost-Ekong de l'US Salernitana salue les supporters pendant un match de Serie A entre l'US Salernitana et la Juventus FC, en 7 février 2023. (GIUSEPPE MAFFIA / NURPHOTO)

C’est l’objectif qu’il essaye d’atteindre : une vie de joueur professionnel neutre en carbone. William Troost-Ekong, défenseur dans le club de la Salernitana en Italie, compense tous les déplacements qu’implique sa participation à la Serie A, le championnat italien, en plantant... des arbres. Il s’est allié à un organisme spécialisé en compensation, Alberami, qui calcule les émissions de CO2 engendrées par ses matchs à l’extérieur, ses déplacements en bus, en voiture ou en avion, et il verse la somme qui permet d’acheter des oliviers et de les planter sur des terres agricoles délaissées. L’opération lui permet de faire d’une pierre deux coups : planter des arbres et ainsi capter du carbone tout en aidant les paysans locaux à produire plus chez eux.

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Il explique sa démarche au quotidien italien La Repubblica : "Le plus grand impact environnemental de notre sport, ce sont les déplacements, être dans un championnat, participer à des compétitions internationales, ça oblige à faire des voyages, souvent en car ou en avion". Mais il ajoute que ça ne veut pas dire que le football est condamné à polluer : "On peut évoluer, innover, et surtout, on doit le faire, parce que le football, c’est une communauté qui rassemble des milliards de gens qui nous regardent."

Une taxe carbone pour les cinq meilleures ligues européennes

William Troost-Ekong, 30 ans, a grandi aux Pays-Bas, le pays de sa mère, et a passé toutes ses vacances au Nigeria, le pays de son père. Dans le premier, il a vécu avec la menace permanente de la montée des eaux, Amsterdam étant à peine à deux mètres au-dessus du niveau de la mer, et dans le deuxième, à Lagos, il a vu la pollution de l’air augmenter, jusqu’à provoquer de plus en plus de problèmes respiratoires, et des milliers des décès d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toutes ces informations trottaient dans sa tête quand il y a un an et demi, il est devenu père et s’est dit qu’il ne pouvait plus se contenter de constater.

À l’époque, il jouait en Angleterre, il a d’abord cherché un moyen de mesurer ses émissions de carbone, le poids écologique de son métier, et finalement, c’est quand il a été transféré en Italie, en janvier, qu’il a trouvé cette idée : planter des oliviers dans les Pouilles. Et William Troost-Ekong ne s’arrête pas à ça, il milite aussi pour des solutions plus générales, notamment la mise d’une taxe carbone pour les cinq meilleures ligues européennes, celles que le haut niveau oblige le plus à se déplacer. "Nous ne sommes pas juste des footballeurs, nous devons être des gens responsables, le changement passe aussi par nous, parce que le foot, c’est comme le climat, ça dépasse toutes les frontières, géographiques, sociales et culturelles", plaide-t-il.

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