Guerre en Ukraine : un ado joue du piano dans un hôtel de Kharkiv et la vidéo devient virale
C’est une journaliste du "Washington Post" qui a publié les vidéos, notamment la première, celle d’un adolescent jouant un morceau de Philip Glass dans le lobby d'un hôtel. Une vidéo vue près de 10 millions de fois et qui a ému l’artiste lui-même.
C’est un grand piano à queue blanc qui trône dans le hall d’un hôtel, en Ukraine, à Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays grêlée depuis quelques jours par le feu de l’armée russe. Dans cet hôtel se retrouvent des habitants venus se réfugier parce qu’ils n’ont pas de cave dans leur immeuble, des gens de passages coincés là par la soudaineté des évènements, et des journalistes, comme Whitney Leaming. Elle travaille pour le Washington Post et en envoyant son article dans le brouhaha du hall de l’hôtel, elle a entendu un jeune pianiste se mettre au clavier.
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L’adolescent s’est installé au piano pour jouer cette pièce écrite par le compositeur Philip Glass. La journaliste le filme, on ne voit pas son visage, mais progressivement on entend le brouhaha disparaître. Tout le monde écoute, porté par cette mélodie mélancolique. La journaliste n’a pas le temps d’aller demander son nom au jeune homme, elle publie la vidéo sur ses comptes Twitter et Instagram puis quitte l’hôtel pour repartir en reportage. Mais en quelques minutes, l’extrait est écouté, partagé, commenté, aimé des centaines de milliers de fois, et vu près de 10 millions de fois. Y compris par l’artiste, Philip Glass, qui a dit au Washington Post être complètement bouleversé d’entendre son morceau, la bande originale d’une série, Tales from the Loop, être joué dans ce contexte réel, là, en pleine guerre, sous les bombes.
I’m hunker-down with some truly amazing people and some secret musicians. I was listening to some classical music on my phone to decompress, this live concert is much better. pic.twitter.com/YtV6dwEILU
— Whitney Leaming (@wleaming) February 27, 2022
Il y a eu ce garçon, et puis il y a eu d’autres pianistes, qui se sont succédés au clavier de ce grand piano blanc, pour évacuer le stress, la tension, faire gagner un autre son que celui des sirènes. À regarder les vidéos on en oublierait presque le contexte, le fait qu’à Kharkiv, il y a de moins en moins de nourriture, de médicaments, d’aide, de ressource, mais il reste ce piano, et le réconfort qu’il porte pour ceux qui en jouent, et pour ceux qui écoutent, là-bas et partout ailleurs dans le monde grâce aux vidéos. Une consolation, s’il en est en temps de guerre, qui n’arrête pas les bombes mais qui suspend le temps, ne serait-ce que quelques secondes.
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