La star britannique FKA Twigs raconte les violences conjugales qu'elle a subies et veut en finir avec la question "Pourquoi n’êtes-vous pas partie ?"
Danseuse, chanteuse, performeuse britannique, FKA Twigs raconte dans deux interviews les violences physiques et psychologiques que lui a fait subir pendant un an son ex-conjoint, l’acteur Shia LaBeouf. Un témoignage qu’elle veut utile, pour inciter les commentateurs à interroger le comportement des agresseurs et non plus celui des victimes.
À 33 ans et au sommet de sa carrière, elle a décidé de rendre public les violences conjugales qu’elle a subies. Et l’affaire est d’autant plus retentissante de l’autre côté de la Manche que, son ex-conjoint, celui contre qui elle porte plainte est l’acteur Shia Laboeuf, star notamment des films Transformers et Indiana Jones 4. Tous deux se sont rencontrés en 2018, sur un plateau de tournage. "Un conte de fées" qui a rapidement tourné au cauchemar. C’est ce que confie FKA Twigs dans deux interviews, l’une au magazine Elle, l’autre à la chaine CBS, où elle décrit les violences, verbales, physiques, psychologiques.
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Elle raconte comment il lui tord les bras, la secoue, dit que c’est parce qu’il l’aime, l’empêche de dormir, essaye de l’étrangler, la pousse dans les escaliers, avant de s’inquiéter qu’elle soit tombée, pointe un revolver vers sa tête en disant que c’est pour préparer un rôle, lance la voiture à 130 km/h en pleine ville en menaçant de les suicider. Shia LaBeouf lui répète que c’est de sa faute à elle, qu’elle n’est pas claire, qu’elle cache des choses. FKA Twigs, elle, regarde dans le miroir un matin son corps de danseuse contusionné, couvert de bleus et d’hématomes.
Pourquoi je ne suis pas partie ? Il faut arrêter de poser cette question, moi je n’y répondrai plus, c’est à l’agresseur qu’il faut demander "pourquoi retenir quelqu’un en otage en le violentant ?"
FKA Twigs, chanteusesur la chaine CBS
"C’est un miracle que je sois sortie vivante, dit-elle à 'Elle', d’autant que les gens se disent que, ce genre de chose, ça ne peut pas m’arriver à moi", sous-entendu, une femme indépendante, autonome, qui a réussi, qui a de l’argent, une carrière, des soutiens. C’est aussi pour ça qu’elle parle. Pour toutes les autres, pour celles qui, comme elle, ont essayé cinq fois, dix fois, vingt fois de s’échapper, avant d’être rattrapée, par le chantage, la culpabilisation. Par le fait aussi que l’agresseur est toujours là, à la porte, près de la voiture, à l’aéroport. "Oui mais, pourquoi n’êtes-vous pas partie ?", insiste la journaliste de CBS. Ce à quoi FKA Twigs répond poliment : "Il faut arrêter de poser cette question, moi je n’y répondrai plus, c’est à l’agresseur qu’il faut demander "pourquoi retenir quelqu’un en otage en le violentant ? Arrêtons avec l’idée que ça ne devait pas être si grave, sinon elle serait partie, justement, c’est parce que c’est si grave qu’on ne peut pas partir."
Pourquoi avoir bu, pourquoi cette jupe, pourquoi n’êtes-vous pas partie ?
FKA Twigs veut en finir avec ces pourquoi toxiques et mettre au centre des interrogations le comportement des agresseurs. C’est ce qui lui vaut depuis quelques jours des milliers de remerciements sur les réseaux sociaux, et qui nous dit combien, en 2021, il est grand temps de changer d’approche.
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