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Le Niçois Arthur Guérin-Boëri bat le record d’apnée sous la glace en nage dynamique : 105 mètres sans palmes, ni combinaison

C’était le 8 mars à Wakefield au Canada, dans un lac gelé. L’apnéiste a battu de deux mètres le précédent record détenu par une Finlandaise, en parcourant 105 mètres en brasse sous une épaisse couche de glace en 2’27’’. Un record du monde de plus pour celui qui en détient déjà cinq.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'apnéiste français Arthur Guérin-Boëri nage sous une épaisse couche de glace, sans combinaison, à Wakefield au Canada, le 8 mars 2022. (HANDOUT / ALMO FILM)

Plonger dans un lac gelé, et nager en simple maillot de bain sous plusieurs centimètres de glace en ayant pris qu’une seule inspiration. C’est ce qui s’appelle repousser les limites connues du corps humain. Et c’est ce que vient de réaliser Arthur Guérin-Boëri, 37 ans. Mardi 8 mars, il a battu le record d’apnée sous la glace en nage dynamique, donc en longueur et non en descente vers les abysses, à Wakefield, au Canada : 105 mètres parcourus en 2 minutes 27 secondes, sans palmes, ni combinaison, juste en slip de bain, dans une eau à 0,7 degrés. Un exploit qui vient couronner deux ans d’entrainement intensif.

Certes, "il y a l’apnée, confie-t-il au journal Sud-Ouest, mais il y a surtout l’acclimatation au froid, qui bouleverse tout (…) et le fait que, quand on nage à l’horizontal, avec la glace au-dessus de soi, c’est quelque chose de symboliquement très fort, d’engagé, presque effrayant." S’acclimater à l’extrême, à la douleur, à ce qui fait mal, mais volontairement, parce qu’on l’a décidé : avec Arthur Guérin-Boëri, la philosophie rencontre le sport.

L'apnée pour "appréhender le monde différemment"

C’est ce qu’il écrit d’ailleurs dans son livre, intitulé Le bien être sous l’eau, où il explique que "faire de l’apnée, c’est une manière de prendre du recul, sur notre environnement, sur nos rapports aux autres, cela permet d’appréhender le monde différemment." Il raconte comment tout cela se matérialise brutalement dans l’eau glacée, comment on se retrouve nimbé de silence, loin du bruit du monde, à la fois libéré de la pesanteur et enserré par le froid.

Les mouvements sont plus lents, plus difficiles, le cœur ralentit, passe à 30 battements par minute, chaque brasse prend une dimension incommensurable, puis vient le moment de ressortir, parce qu’il faut bien émerger et revenir dans le monde.

Au bout de 105 mètres caché sous la glace, Arthur Guérin-Boëri a refait surface, par l’un des trous découpés par son équipe dans l’épaisseur glacée. Il s’est assis au bord, a lentement laissé entrer l’air dans ses poumons, et après trois longues minutes, a relevé la tête et a lancé : "Je crois que je vais bien", avec un grand sourire de soulagement. "L’envie, le doute, l’excitation, le froid, le dépassement, le travail mental… c’est la fin, écrit-il sur Instagram, d’une semaine forte en émotion."

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