Les étoiles de 2020 : une policière blanche qui réconforte une petite fille noire effrayée par son uniforme
La vidéo de leur rencontre a été vue des millions de fois : en plein mouvement de protestation contre le racisme des forces de l'ordre aux États-Unis après la mort de George Floyd, homme noir étranglé par un policier, une policière a réconforté une petite fille d’origine jamaïcaine, effrayée à la vue de l'uniforme.
C’était en juin dernier, alors que les États-Unis étaient bouleversés par la mort d’un Afro-Américain, George Floyd, étouffé par un policier. Les manifestations se multiplient, le sujet est partout, sur les télés, les réseaux sociaux, il y a des débordements bien sûr, des affrontements entre police et population. Mais il y a aussi des scènes qui redonnent espoir, et la rencontre entre Janine Kloetzer, policière et Nevaea Brown, 10 ans, en fait partie.
La vidéo vue des millions de fois sur Facebook a été tournée le 4 juin, par la mère qui jouait avec sa fille dans le parc de Niagara Falls, dans l’État de New York. Quand soudain une voiture de police s’est approchée et Nevaea, visiblement effrayée, a levé les mains en l’air. La voiture s’arrête, une policière en sort, et les larmes aux yeux, vient à la rencontre de la petite fille. "N’aie pas peur !, lui lance-t-elle, ne t’en fais pas, nous ne sommes pas tous méchants." Surprise, Nevaea, baisse les bras. Elle explique qu’en voyant la voiture de police, elle a levé les mains par réflexe, "au cas où, dit-elle, vous pensiez que j’ai pu faire quelque chose de mal."
"Je voulais que tu vois que nous ne sommes pas tous méchants"
Alors la policière s’agenouille, se met à sa hauteur d’enfant, et lui dit qu'elle aussi, elle a un fils qui a un an de moins qu’elle, neuf ans, et que c’est pour cette raison qu’elle s’est arrêtée en la voyant lever les bras, parce que la différence entre son fils à elle, qui n’a pas peur de la police, et une petite fille que son uniforme effraye, l’a profondément bouleversée. "Ça m’a brisé le cœur tu sais, explique la policière, tout ce que tu ressens est normal, cette peur face à nous, cette angoisse, et puis ce monde fou qui met beaucoup de pression sur tes épaules, mais je voulais que tu vois que nous ne sommes pas tous méchants." Elle est au bord des larmes, la petite fille lui tape dans la main. "C’est la première fois, dit-elle, que la police me parle."
La mère remercie la policière, expliquant que depuis des semaines, sa fille ne parlait que de la mort de George Floyd et de son angoisse vis-à-vis des forces de l’ordre. "Ça nous fait un peu de positif, dit-elle, c’est ça qu’on veut vous savez". Et c’est peut-être précisément par ça que la construction de la confiance commence, venir vers l’autre, se parler, expliquer, discuter humainement.
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