L’ex-rugbyman Damian Browne traverse l’Atlantique à la rame en solitaire et raconte son expérience de "survie"
Il aurait dû faire cette traversée entre New York et Galway à deux, mais son coéquipier est tombé malade et a été exfiltré, le laissant seul face aux éléments.
Il est parti de New York le 14 juin et il est arrivé 5 000 kilomètres plus loin à Galway en Irlande le 4 octobre. Une traversée dantesque d’après lui, effrayante même et, a priori, on peut le croire.
À 42 ans, Damian Browne s’y connaît en épreuves : il a déjà gravi l’Éverest et traversé les Caraïbes à la rame. C'est un ancien joueur de rugby, deuxième ligne, un 1m96 de muscles. Un colosse revenu tout changé de son voyage et, sous sa barbe de 112 jours, un visage marqué, épuisé. "On ne peut pas gagner contre l’Atlantique, a-t-il confié en mettant pied à terre, on peut juste lui survivre."
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Le voyage était fait pour deux, mais son coéquipier est tombé malade au bout de dix jours. Il a dû être exfiltré et le rugbyman-rameur s’est retrouvé seul. Seul la nuit, quand on ne voit rien parce que les nuages cachent la Lune, seul le jour dans la tempête, quand, là non plus, on ne voit rien parce que l’eau a la même couleur que le ciel. Seul aussi quand la barque de six mètres chavire, une fois, deux fois, un trop grand nombre de fois. Il y a aussi la violence des éléments, "l’impression d’être constamment face à un mur de vent et d’eau, l’impression qu’on ne va pas y arriver, qu’on ne peut physiquement pas, que c’est impossible".
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Pendant la traversée, Damian Browne a raconté ses tourments sur Instagram, son stress, ses coups de déprime, ses regains d’espoir aussi, ses larmes aux yeux, par exemple, en voyant des dauphins. La conscience d’être tout petit en croisant des baleines.
Au fil du périple, le ton de ses messages change. Il plaide pour la persévérance plutôt que la vitesse, il parle du voyage et moins de la destination. Une épreuve mentale qui n’a rien à voir avec ce qu’il avait prévu. Damian Browne est parti de New York en conquérant, visant le record de la traversée la plus rapide à la rame sans assistance, et est juste rentré sain et sauf, "vivant". De quoi rappeler qu’il ne faut pas forcément battre un record pour qu’un effort ait de la valeur.
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