Photographiée en train de jouer avec un bébé positif au Covid-19, une infirmière devient un symbole en Italie
La photo a été prise par le personnel de l’hôpital d’Ancône, dans la région des Marches, et envoyée à la mère du bébé pour la rassurer. Un cliché rapidement partagé sur les réseaux sociaux et que la presse italienne a brandi comme le symbole du dévouement des soignants.
Elle est devenue malgré elle un symbole de tendresse, de dévouement total. La photo a été prise début mars dans le quartier Covid-19 de l’hôpital pour enfants Salesi d’Ancône, dans la région italienne des Marches, sur la côte adriatique. On peut voir une infirmière allongée sur un lit, toute emmitouflée dans sa combinaison blanche et penchée au-dessus d’un bébé perfusé, jouant avec sa tétine.
Elle s’appelle Katia Sandroni, et lui Matteo. Il a sept mois, et ce n’est pas à cause du virus qu’il est arrivé à l’hôpital mais parce qu’il avait mal au ventre. Sauf qu’aux urgences de l’hôpital, la procédure est la suivante : test PCR ou antigénique pour tous. La mère et l'enfant s'y sont donc soumis et le résultat s’est révélé positif, pour les deux.
Comme le raconte le quotidien La Stampa, les médecins ont donc placé Matteo en quartier Covid pour l’examiner et ont découvert grâce à l’échographie que, s’il avait mal au ventre, c’était précisément à cause d’une des complications du virus chez les nourrissons. Décision est prise de l’opérer en urgence, mais (Covid oblige) sans la présence de ses parents. D’où la photo, prise par les soignants pour rassurer la mère renvoyée chez elle en quarantaine.
Sur cette photo, certes il y a les perfusions, la combinaison, le lit d’hôpital et la lumière blafarde, mais il y a surtout le regard, comme un lien invisible entre les yeux rieurs du bébé et ceux de l’infirmière. Un instantané de douceur qui non seulement a soulagé la mère mais a ému toute l’Italie. Sur les réseaux sociaux et dans la presse, partout on raconte l’histoire de l’infirmière veillant sur le bimbo Matteo.
Certes c’est moi qu’on voit sur la photo, mais ça aurait pu être n’importe lequel de mes collègues. Il se trouve que là, le petit ne voulait pas dormir, il voulait jouer, donc j’ai essayé de l’amuser.
Katia Sandroni, infirmière à l'hôpital pour enfants d'Anconaau Corriere Della Sera
Le Corriere Della Sera a même retrouvé Katia Sandroni, la soignante de 42 ans, qui aurait préféré rester anonyme. Elle dit qu’elle est moins héroïque que ses collègues qui font des gardes Covid de 24 heures, qu’il ne faut pas s’arrêter à elle mais penser à toutes les infirmières, surtout ne pas les oublier. C’est vrai qu’en Italie comme en France, un an après, on n’applaudit plus, on ne chante plus, on a rangé les bravos et les mercis. D’où peut-être le succès de cette photo, qui nous remet en face de la réalité, en face de ce qui se passe en ce moment à l’hôpital.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.