Six mois après la prise de Kaboul par les talibans, Angelina Jolie publie sur Instagram la lettre poignante d’une jeune Afghane
"Je pense que c’est terminé, écrit l’adolescente, que je ne pourrai plus jamais sortir, parce que je suis... une fille". L’actrice invite ses abonnés à ne pas détourner le regard sur ce qui se passe en Afghanistan et continuer à chercher des façons d’aider les victimes des talibans.
Cela fait six mois que les talibans ont pris la capitale Kaboul, et Angelina Jolie ne veut pas qu’on oublie, qu’on s’habitue, qu’on détourne le regard de ce qui se passe en Afghanistan. L’actrice oscarisée, multi-récompensée est très impliquée, on le sait, dans la défense des droits des enfants dans le monde, elle est notamment ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies. Et question "constance", avec elle, aucune crainte : cela fait vingt ans maintenant qu’elle porte la voix des réfugiés afghans.
La première fois qu’elle l’a fait, c’était Ă la frontière pakistanaise, en rencontrant des familles fuyant les talibans, le 9 septembre 2001. Depuis, l’actrice a multipliĂ© les dĂ©placements sur place. Et cet Ă©tĂ©, lorsque Kaboul est tombĂ©e, elle qui, jusqu’ici s’était toujours tenue Ă©loignĂ©e des rĂ©seaux sociaux, a dĂ©cidĂ© de se crĂ©er un compte Instagram spĂ©cialement pour porter la voix des femmes et enfants afghans qui lui Ă©crivent.Â
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Sa toute première publication, la lettre d’une petite fille, a battu le record de rapidité de cumul de j’aime sur le réseau social. Alors, elle a continué, informant régulièrement ses 12 millions d’abonnés.
Dernier message en date, le courrier d’une jeune afghane : "Il faut que vous sachiez, écrit l’adolescente, que tous nos droits nous sont enlevés, nous ne pouvons plus prendre la parole nulle part, ni faire quoi que ce soit, celles qui ont osé manifester pour défendre leurs libertés ont été arrêtées, et je pense désormais que c’est terminé, que je ne pourrais plus jamais sortir, ni m’exprimer, puisque… je suis une fille."
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La lettre est poignante, comme toutes celles que reçoit Angelina Jolie. Toutes décrivent la même chose, les mêmes histoires de jeunes femmes privées d’études, de sorties, ou arrêtées chez elles la nuit par des hommes armés sans que l’on sache ce qu’elles deviennent ensuite.
Angelina Jolie, c’est un peu la mauvaise conscience de ceux qui se sont indignés en août puis ont abandonnés, celle qui dit son "écœurement de voir les réfugiés traités comme un fardeau" par ceux qui devraient les accueillir, celle qui persiste à nous mettre sous les yeux ces appels à l’aide et, avec eux, un lourd sentiment d’impuissance. Aujourd’hui, cela fait six mois, "mais il faut continuer de suivre ce qui se passe là -bas, écrit l’actrice, ne pas détourner le regard, trouver des façons d’aider, et ça commence par ne pas oublier."
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