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"Wordle" : le jeu inspiré de "Motus" qui cartonne sur Internet au grand dam de son créateur

Lancé à l’automne par l'Américain Josh Wardle pour s’occuper chez lui avec son ami alors qu’ils sortaient peu en pleine pandémie, le jeu lui a complètement échappé et réuni aujourd’hui des millions de joueurs.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le jeu "Worlde" sur un smartphone. (BRANDON BELL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Wordle est un mélange de "puzzle" et de "word", mot en anglais puisque c’est précisément ça qu’il faut trouver : un mot de cinq lettres et en six tentatives maximum.

En clair, c’est exactement le même principe que le jeu télé "Motus", sauf qu’il n’y a qu’un seul mot à deviner par jour. Un concept pas vraiment nouveau mais qui rencontre un succès fou : 90 joueurs en novembre, 300 000 début janvier, deux millions ce week-end. Exponentiel donc, et totalement inattendu, en premier lieu pour son inventeur.

Derrière ce succès : Josh Wardle, la trentaine, développeur de logiciel qui habite le quartier de Brooklyn à New York, aux États-Unis. Et s’il a inventé Wordle, ce n’était pas pour un but commercial, mais pour s’occuper avec son ami, fan de mots croisés et d’anagrammes, alors qu’ils ne sortaient plus à l’automne dernier pour cause de pandémie.

Tous les deux ont joué ensemble dans leur salon, et puis, au fil des jours, d’autres curieux ont découvert le site, puis d’autres et d’autres dans un effet boule de neige monumental. Pourquoi un tel succès ? Sans doute parce que, par rapport aux jeux en ligne actuels, Wordle a des airs de l’internet d’avant, quand il n’y a avait pas de pubs, pas de notifications, pas de monétisation des jeux, pas de relances par e-mail non plus.

Pas plus de trois minutes par jour

Ce jeu plaît parce qu’il n’est pas chronophage, sa résolution ne prend que quelques minutes dans une journée, flatte ceux qui y parviennent, et, qui plus est, se partage. "Les gens m’envoient des tas de messages, explique Josh Wardle au quotidien The Guardian, ils me disent ‘vous savez, on ne peut pas voir nos parents en ce moment, par contre on s’envoie nos résultats à Wordle chaque jour’. En fait, c’est une façon de rester en contact, simple et sans fioritures."

L'engouement est tel que de fausse version de Wordle ont commencé à pulluler sur les plateformes de téléchargement d'applications. En France, c'est son équivalent francophone Sutom qui circule.

Bref, partout, tout le monde trouve ça formidable, génial, inspirant, sauf… Josh Wardle lui-même : "Moi, je ne trouve pas ça super, parce que ça me rend responsable vis-à-vis des joueurs, je dois leur garantir que tout marche, tout le temps, or je ne veux pas que ce jeu, qui n’est pas mon vrai travail, devienne une source de stress et d’anxiété dans ma vie." Josh Wardle ne veut pas faire un burn-out à cause d’un casse-tête.

En revanche, il promet deux choses : que Wordle soit toujours gratuit et qu’il ne vous vole jamais plus de trois minutes de votre temps chaque jour.

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