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L'expérience Vendée Globe : Jour 29

Seize micros embarqués à bord de "LinkedOut", le bateau de Thomas Ruyant. Une installation de l'artiste Molécule qui offre une première mondiale : raconter le tour du monde à voile par l'audio. À vivre tous les jours de la course sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le skipper Thomas Ruyant en pleine sieste. (PIERRE BOURAS / TR RACING)

Latitude 38°9' SUD au nord des îles Kerguelen. La température de l’air est de 15 degrés, l’eau est à zéro, les icebergs sont au sud, et la mer forme des creux de trois mètres.

Un front s’étend sur cent milles au nord des Kerguelen. Garder le bon cap est vital et le pilote automatique de Linkedout est sollicité, on l’entend dans le carnet sonore du jour. Ce n’est pas le moment de s’en priver.

Les défaillances électroniques connues par Damien Seguin et Louis Burton les ont fait reculer au classement. Dans cette partie de l’océan indien, pour la tête du Vendée Globes, le pilote automatique aide à rester à l’avant du front pour esquiver par le nord le gros de la dépression et attraper le flux modéré de l’anticyclone aux abords du Cap Leewin. Si Thomas Ruyant atteint cet objectif, il pourrait creuser un écart considérable sur ses poursuivants. Il faut donc aller vite et caler sa vitesse sur celle de la dépression qui se creuse devant les deux leaders. "Oui, ça va très vite", confirme Thomas Ruyant, qui, bâbord amure, voit Linkedout bénéficier du soutien de son foil intègre. N’oublions pas le foil bâbord s’est fissuré et que Thomas a été contraint de le sectionner. Ce handicap ne l’empêche pas d’être à l’avant de la course.

Mais la dépression qui se creuse devant les deux hommes de tête s’annonce virulente avec des rafales de 55 nœuds. Le leader Charlie Dalin a confié à son équipe de course que c’était "la tempête la plus puissante traversée par ce Vendée Globe depuis le départ". Pour autant, il maintient son cap à l’est alors que Thomas Ruyant choisit une route plus au nord, moins rapide, mais l’idée est évidemment d’éviter le gros de la dépression  

Derrière, c’est tout aussi compliqué. Une pluie à l’horizontale, un fort flux de sud-ouest, une mer démontée. "Le grand sud, c’est une course d’endurance qui t’use à petit feu", résume parfaitement le navigateur Sébastien Josse, qui connaît bien la zone.

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