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L'expérience Vendée Globe : Jour 43

Seize micros embarqués à bord de "LinkedOut", le bateau de Thomas Ruyant. Une installation de l'artiste Molécule qui offre une première mondiale : raconter le tour du monde à voile par l'audio. À vivre tous les jours de la course sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Linkedout entre deux empannages dans le Pacifique Sud (Thomas Ruyant / Linkedout)

Latitude 54°30' SUD longitude 173°21' Ouest, 1 000 km au nord des côtes de l'Antarctique. Et encore bien plus au nord il y a les îles Tonga. La température de l’air est de 7 degrés, il fait 6 dans l’eau et la mer forme des creux de deux mètres.

Dans le journal de bord sonore, on entend aujourd’hui Thomas Ruyant à la manœuvre qui multiplie les empannages. La course arrive dans une phase stratégique. À l’approche du point Nemo, l’imprécision des fichiers météo devra être compensée par l’instinct du marin. En attendant la dite météo ne donne aucun cadeau à l’approche de Noël. Et la rédaction du Vendée Globe le résume d’un titre évocateur : Le père Noël est une bordure.

Sous la menace d’un anticyclone expansionniste qui descend flirter avec la ligne virtuelle de la zone des glaces, les skippers en tête sont engagés dans un travail de réflexion qui vise à choisir la moins mauvaise des options, vu qu’aucune solution satisfaisante ne saute aux yeux. Longer les glaces ne fait que retarder l’échéance, le risque est immense de voir les hautes pressions s’abattre sur les trois leaders dans les soixante-douze heures. Sauf si Yannick Bestaven en pole position parvient à s’échapper.

Il n’est pas dit que Charlie Dalin et Thomas Ruyant puissent avoir une telle opportunité. Rester au sud équivaut à voir le piège de l’œil anticyclonique se refermer sur eux. Pour Linkedout, il y a deux courses en une. Revenir sur Apivia et Maitre Coq IV et dans le même temps, ne pas se laisser rattraper par le groupe des poursuivants emmenés par Boris Hermann et Jean Le Cam. 

Thomas Ruyant ce matin : "Tout se joue en fonction des angles que l’on parvient à trouver. Il faut plus que jamais être vigilant aux oscillations du vent et adapter ses réglages dans les bons timings. Le vent mollit, et va continuer à baisser d’intensité. On entre dans des ranges de vent mou que ni mon bateau ni moi-même n’aimons. L’anticyclone va nous passer dessus. C’est inévitable. Charlie et moi allons nous arrêter, avant de repartir au près. Yannick va y échapper dans un premier temps mais il y aura droit lui aussi. Il faudra continuer à essayer de bien tendre les trajectoires. Des décisions stratégiques doivent se prendre dès à présent, mais rien de bien clair ne se dessine. Il est certain que nos poursuivants ont des trajectoires beaucoup plus efficaces, et l’élastique se détend en leur faveur pour le moment."

Ce Vendée Globe qui ne bat pas des records de vitesse - on a oublié les conditions de vent exceptionnelles de l’édition 2016 - réserve encore des surprises. Et si Noël ne fait pas de cadeaux aux skippers engagés, le suspense en est un pour les observateurs et les passionnés. Tout pronostic est hasardeux. Les douze premiers sont des prétendants à la victoire finale, soit quasiment la moitié de la flotte. Avec, nous concernant, une attention particulière portée à Linkedout et ses micros embarqués pour nous faire vivre la course au large par l’audio et ressentir ainsi les conditions de navigation à bord.

L'Expérience Vendée Globe

Voix et Son : Molécule

Mixage : Dhofar Guerid @Radio France

Rédaction en chef : Eric Valmir      

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