Audit social chez Apple : les ambiguités d'une ONG
Le dernier exemple est récent : Apple a demandé à la FLA d'enquêter sur les conditions de travail en Chine, dans les usines qui fabriquent les Iphones et les Ipads. La marque à la pomme est fière de sa responsabilité sociale. Elle présente l'ONG comme une "association internationale de défense des droits des ouvriers".
La réalité est plus compliquée. Dans le magazine Terra Eco, Alice Bomboy pointe les failles de cet organisme né en 1999. Il y a un côté pile et un côté face.
Coté pile, l'expérience de la Fair Labor Association . Elle a déjà réalisé des audits pour plusieurs grandes sociétés : chez Adidas , chez Nike ou encore chez Nestlé . Depuis sa création, elle a inspecté 1300 usines entre l'Asie et l'Amérique latine. Elle a révélé des situations inacceptables.
Mais côté face, la médaille est moins brillante. Car contrairement aux apparences, la FLA n'est pas indépendante. Dans son conseil d'administration, les grandes marques (Adidas, Nike, Patagonia, etc.) occupent un tiers des sièges.
Selon Terra Eco, de manière générale, ces nouveaux audits sociaux sont souvent incomplets. Sur le site du magazine, une autre association, l'International Labor Rights Forum explique comment se déroulent parfois les enquêtes sur le terrain : "les travailleurs mécontents ou trop jeunes, par exemple, sont emmenés loin des regards au moment des vérifications". La transparence a des limites.
L'exemple du groupe Apple en Chine est peut-être le plus criant. Les inspections menées par la FLA ne sont pas terminées. Mais l'ONG salue déjà l'attitude de Foxconn, l'énorme sous-traitant du groupe américain. L'association estime que les conditions y sont bien meilleures que la moyenne. Dans Terra Eco , Alice Bomboy rappelle pourtant que chez Foxconn, des salariés se suicident régulièrement et que les semaines de travail durent parfois 70 heures.
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