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L'émir blanc qui a accueilli les frères Merah

A sa naissance en Syrie, il y a 65 ans, il s'appelait Abdulilah. Aujourd'hui, ses papiers d'identité sont au nom d'Olivier Corel. Dans son village, on le surnomme aussi "l'émir blanc." Cet homme vit depuis 1990 dans une ferme à Artigat, en pleine campagne ariégeoise. Une ferme où les deux frères Merah, Mohamed et Abdelkader, se sont rendus en janvier dernier.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Le Parisien - Aujourd'hui en France croit savoir qu'il
s'agissait de régler le divorce religieux de l'aîné de la fratrie. "Quand on
frappe à ma porte, je l'ouvre à quiconque
" explique Olivier Corel au journaliste
du quotidien.

Les actes de Mohamed Merah? "Ce n'est pas à moi de juger ce que
cet homme a fait"
, souffle-t-il entre son épaisse barbe, "je ne suis pas
spécialiste de la juridprudence du Jihad."

La justice anti-terroriste a longtemps pensé le contraire. En
2007, les forces de l'ordre débarquent à l'aube dans la ferme du couple Corel.
Un coup de filet mené dans le même temps à Toulouse, Bruxelles et en région
parisienne. Les enquêteurs soupçonnent l'émir blanc de l'Ariège d'organiser une
filière djihadiste, à l'époque en direction de l'Irak.

Trois Français seraient partis en guerre sur les conseils de cet
homme, salafiste, qui sert aussi d'imam à une petite communauté des environs.
Dans un article du Nouvel Observateur de l'époque, une voisine se souvient de
ces gamins des barres HLM de Toulouse, souvent d'ex petits délinqants sauvés par
la religion, qui débarquent dans la ferme des Corel.

Déjà, le nom d'Abdelkader Merah apparait dans le
dossier.

L'émir blanc, un temps mis en examen pour "association de
malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", a finalement été
blanchi.

Aujourd'hui, Olivier Corel glisse malicieusement qu'il connait
bien le juge antiterroriste Marc Trévidic... Et ne se fait aucune illusion...
Après les tueries de Toulouse et Montauban, il s'attend à voir les policiers
frapper à sa porte. "Je n'ai rien à cacher " conclut il, avant de refermer la
porte de sa ferme ariégeoise.

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