Les ortolans, ces tragiques oiseaux de fête
L’info de l’histoire, dans cette période de fête, s’arrête sur ce que les grands hommes ont apporté à nos habitudes festives. Lundi 26 décembre, les ortolans de François Mitterrand.
C’était le 31 décembre 1995. François Mitterrand était très malade, fatigué. Il se savait malade depuis si longtemps. Ses proches l’avaient conduit à Latché. Pour le dernier réveillon, il y a sa femme Danièle, sa belle-sœur Christine Gouze-Rénal, Roger Hanin, son beau-frère, Pierre Bergé, PDG d'Yves Saint-Laurent, Henri Emmanuelli, élu socialiste, Jack Lang, le complice de sa politique culturelle.
C’est Emmanuelli sans doute qui a fait venir les ortolans grâce à un camarade du Parti socialiste agriculteur et chasseur de ces volatiles protégés. Roger Hanin a prévenu tout le monde, le mal est ancien. Déjà en 1981. Soutenu par son médecin et par un gendarme, le président arrive. Il est assis, presque allongé, à l’écart de la table. On s’installe comme pour un réveillon. Viennent les ortolans, apportés par le gendarme qui fait le service.
Mitterrand connaît le rituel : il met sa serviette sur sa tête. Puis en prend un. Il s’en imprègne, un deuxième. Puis il repousse son assiette. Ensuite il se confie à ses proches. Sa fin parait programmée : il meurt le 8 janvier 1996. Plus tard viendra la polémique sur ce repas si caractéristique du Sud-Ouest. Car les ortolans étaient déjà en voie de disparition et leur chasse interdite en Europe. Le président pensait que le secret serait bien gardé par ses proches. En ses derniers jours, ce devait être une consolation que de revenir au goût de son enfance...
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