L'info de l'histoire : le public peut-il changer la face des JO ?

"L'info de l'histoire" autour des Jeux olympiques. Fabrice d'Almeida, notre consultant histoire, raconte chaque matin l'info de l'histoire olympique.
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Beach volley au Jeux olympiques de Paris sous la Tour Eiffel, le 1er août 2024. Match de qualification Pologne-France. (RVS.MEDIA/ROBERT HRADIL / GETTY IMAGES EUROPE)

"L'info de l'histoire" autour des Jeux est consacrée jusqu'à la fin des épreuves des JO de Paris 2024, à l'histoire olympique et à ses singularités. Aujourd'hui avec Fabrice d'Almeida, professeur d'histoire à l'Université Panthéon-Assas, on parle de la présence du public lors des Jeux olympiques et de son adhésion déterminante. Décryptage avec Fabrice d'Almeida, notre consultant historique. 

franceinfo : On tourne les yeux ce matin vers le public et on se rend compte depuis une semaine de l'importance de ce rendez-vous avec lui ? 

Fabrice d'Almeida : Aujourd’hui, le public des Jeux est déterminant, nombreux, et avec des figures très diverses : dans les tribunes, stars, personnalités politiques, famille et proches des sportifs, voisinent avec tout le monde. La journée d'hier a été fantastique et magnifique à cet égard. Mais ça n’a pas toujours été le cas.

Dans les premiers Jeux, il faut le reconnaître, le public était peu nombreux. À Athènes beaucoup d’épreuves avaient peu de public. L’escrime, par exemple, avait lieu sous un portique avec quelques dizaines de sièges (dont la famille royale). Et dans le stade en semaine, les gradins sont déserts sur plusieurs photos du rapport imprimé après les épreuves. Seules, des gravures montrent les gradins pleins de spectateurs pendant l’ouverture et la fermeture des Jeux.

À Paris en 1900, il y aurait eu 15 à 20 000 spectateurs en moyenne. Puis toujours à Paris en 1924, cela commence à devenir sérieux : 625 000 places vendues. Aux jeux de 1948, le million est enfin dépassé. Le record d’Atlanta en 1996, c'est 8,3 millions, un record qui devrait être battu cette année avec 10 millions de places.

Dans l’ensemble le public est toujours vu comme un vrai soutien ?

À chaque olympiade, les superlatifs qualifient ce public, comme en France en 2024 : électrique, énergisant, sympathique. Mais parfois les spectateurs sont agités. Tenez, lors des jeux d’Athènes, en 2004, un prêtre irlandais défroqué, Cornelius Oran s’en prend à Vanderlei de Lima, le champion brésilien, qui était en tête du marathon. À 5 km de l’arrivée, il le pousse contre les barrières. Et c’est un spectateur grec, Polyvios Kossivas, qui dégage le marathonien et lui permet de reprendre la course.

Vanderlei finit 3e et pardonne à son perturbateur. D’autant plus que le Brésil voit dans sa conduite calme et modérée, un exemple de sportivité. Même le président Lula à l’époque, voulait lui remettre une médaille d’or brésilienne. En fait, les interactions avec le public sont au cœur des jeux. Elles donnent une couleur et un son aux exploits...

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