De Cahuzac aux Caïman, le gouvernement dans la tourmente
Ceux qui en ont déjà assez de l'affaire Cahuzac, vont peut-être trouver de quoi satisfaire leurs envies d'entendre parler d'autre chose. En l'occurrence de caïmans : pas des bestioles mais des îles du même nom, paradis fiscal caraïbe sous domination britannique. Ce matin, le quotidien le Monde dévoile les investissements là-bas du trésorier de campagne de François Hollande, Jean-Jacques Augier. Il admet être indirectement actionnaire dans deux sociétés offshore, via une filiale de sa holding. Rien d'illégal a priori, mais tout de même embarrassant pour la République exemplaire. Le nouveau ministre du Budget Bernard Cazeneuve sur Europe 1 promet qu'il y aura enquête là-dessus : "J'enquêterais sur toutes les affaires. Quelque-soient les détenteurs de comptes, il y a des procédures d'ailleurs. L'administration fiscale enquêtera. Toutes les mesures qui doivent être prises sur le plan législatif pour lutter contre les paradis fiscaux ou l'évasion fiscale doivent être prises ".
Sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls affirme ne pas être au courant de cette affaire et demande que chacun garde son calme : "Cela veut dire qu'il faut être exemplaire en tous points. Pas seulement les responsables politiques, mais tous ceux qui exercent une responsabilité. Mais à chaque fois avec des preuves. La presse fait son travail, mais nous, les responsables politiques, nous ne pouvons agir que sur la base de preuves établies par la Justice ".
La droite demande un grand remaniement ministériel
Le gouvernement était-il au courant ? Dans un cas comme dans l'autre, il a fauté répond Jean-François Copé : par négligence ou par volonté de dissimulation. Faux, ripostent en choeur les socialistes. Au contraire, la démocratie a même progressé car la justice a été respectée et des mesures ont été prises, explique le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir : "Il y a eu la présomption d'innocence, qui a été respectée. Et en même temps un principe qui est qu'à partir du moment où des juges ont estimé au terme d'une enquête préliminaire, qu'il y avait des éléments suffisamment importants pour ouvrir une enquête préliminaire, même pas encore de mise en examen, il fallait que Jérôme Cahuzac quitte le gouvernement et le président de la République et le Premier ministre ont pris cette disposition immédiatement ".
Et si la droite réclame un remaniement ministériel, contrairement au FN, elle ne réclame pas de dissolution de l'Assemblée nationale. Une dissolution que Jean-Louis Borloo voit, lui, poindre au mois d'octobre, mais sur des questions de budget, et non de ministre.
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