La taxe à 75% aux oubliettes ?
Le Conseil d'Etat doit donner dans la journée son avis sur les caractéristiques de
cette taxe, et lui épargner une nouvelle sanction des Sages. "Simples
rumeurs ", rétorque la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem.
Sans attendre l'avis officiel du Conseil d'Etat, le ministre
du Travail Michel Sapin confirme sur Europe 1
l'intention de François Hollande sur le sujet : "Il
y a une orientation du gouvernement et du président qui ne changera pas, c'est
que dans la période actuelle où nous devons demander des efforts à tous, il n'y
a aucune raison de renoncer à un effort supplémentaire pour les plus riches des
plus riches des Français. Ce n'est pas l'ensemble des Français, ce ne sont pas
les catégories moyennes, ce ne sont pas les riches, ce sont les plus riches des
plus riches ! "
L'ironie du patron du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon
Invité de France Info ce matin : "66,66 c'est
bon... 66,67 c'est confiscatoire... C'est d'une extraordinaire précision !
C'est donc franchement grotesque. Le Conseil d'Etat n'a pas à formuler
d'opinion sur le niveau à partir duquel une imposition serait confiscatoire.
L'idée de niveau confiscatoire est une invention de bourgeois, c'est de la
propogande de droite ! "
Colère de Jean-Luc Mélenchon sur France Info et
satisfaction du président du PRG Jean-Michel Baylet sur Radio Classique :
"Je suis ravi que cette proposition passe à la trappe, j'ai toujours dit
mon désaccord. C'était une annonce de campagne ."
Pour le député et ancien
ministre UMP, Laurent Wauquiez, 75 % ou 66,66% : qu'importe. Cette taxation exceptionnelle sur les très hauts
revenus est un écran de fumée : "Plutôt que de regarder la taxe à 66,66%,
les Français feraient mieux de regarder leur propre feuille d'impôt, parce que
ce sont les classes moyennes qui acquittent la majeure partie du poids fiscal.
Jean-Marc Ayrault avait promis que 90 % de l'augmentation serait acquittée par
10% des plus riches. Ce qui est sûr, c'est que cette promesse-là n'est pas
tenue ."
Un projet de loi "avant l'été" pour encadrer les
salaires des grands patrons du privé
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué cet
encadrement à plusieurs reprises - et encore hier en réponse à la motion de
censure de l'UMP. Interrogée ce matin sur LCI, Najat Vallaud-Belkacem,
porte-parole du gouvernement, a fait état du "dépôt d'un texte de loi
avant l'été, dans lequel il s'agira de mettre fin à un certain nombre de pratiques et
d'introduire de la transparence dans la rémunération " des dirigeants des
grandes entreprises. Les retraites-chapeau, "ça fait partie de ces
pratiques pas tout à fait légitimes ", a répondu la porte-parole.
Comme on lui demandait s'il s'agissait d'instaurer un écart
maximum de rémunérations de 1 à 20 comme dans le secteur public, elle a répondu
: "Il y aura une loi, mais on ne peut pas faire dans le public ce qu'on
fait dans le privé, cela va de soi ."
Une loi votée avant l'été ?
Sur BFM TV le ministre de
l'Economie Pierre Moscovici est nettement moins catégorique : "Il y a un
code de bonne conduite qui a été préparé par le Medef et l'Afep (Association
française des entreprises privées). Je crois qu'ils sont conscients de la
nécessité d'une autorégulation, qu'il t a des excès dans les rémunérations,
qu'il y a de la part des Français une sorte d'irritation, presque de révolte
contre les hyper- inégalités. Donc nous allons discuter et s'il le faut
légiférer ".
A titre, d'exemple, le 3 mars 2013 les Suisses ont
plébiscité une initiative visant à limiter les "rémunérations
abusives" des grands patrons de sociétés et interdisant les
"parachutes dorés ".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.