Polémique autour d'Angela Merkel
"Dire, en gros, que Merkel, elle est moche et elle pue,
c'est lourdaud ". Voilà ce que confiait à France Info ce week-end un
socialiste qui a participé à la rédaction du document. Un document qui devait
rester confidentiel jusqu'à sa présentation publique demain soir. Celui qui en
a la charge, Jean-Christophe Cambadélis, attend au coin du bois la balance et
le dit sur LCI : "Cela ne devait pas se trouver dans la presse et si
nous retrouvons celui qui a fourni ce texte à la presse, je demanderai qu'il
soit suspendu du Parti socialiste. "
Les charges anti-Merkel ont été retirées du texte, en raison
de leur caractère trop personnel. Mais les critiques sur la politique de la
Chancelière demeurent, sa façon de vouloir imposer à l'Europe l'austérité qui,
pour beaucoup de politiques et d'économistes, empêche tout retour de la
croissance. Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, endosse, sur
Europe 1, le costume du casque bleu : "Le débat, oui, le pugilat,
non. Qu'il puisse y a voir des différences, oui, discutons-en. Mais il n'y a
aucune raison d'opposer d'une manière frontale un pays et un autre. Nous sommes
amis. "
Sur France Inter, son prédécesseur au Quai d'Orsay, l'UMP Alain
Juppé, estime que le parti socialiste fait fausse route en stigmatisant l'Allemagne : "Parler de confrontation, pointer du doigt l'égoïsme de l'Allemagne c'est
détestable. C'est dangereux. N'oublions pas tout le temps qu'il nous a fallu
pour construire une véritable amitié entre la France et l'Allemagne, c'est
essentiel l'avenir de l'Europe. "
La remise en cause de la politique économique
Au-delà de la polémique, il y a un autre débat qui voit le
jour, la remise en cause de la politique économique de François Hollande.
La différence entre le sérieux budgétaire à la française et
la rigueur à l'allemande, de nombreux élus et militants du PS ne voient pas
trop de différences. Une partie de la majorité non plus. Pascal Durand est le
secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts : "Ils l'assument
mal aussi bien en France qu'en Europe. Mais c'est normal puisque les résultats
de cette politique sont encore plus dramatiques que ce qui existait avant. J'attends
toujours du président de la République qu'il porte en Europe une politique d'investissement
et de relance qui soit dans l'intérêt général. "
Une question de loyauté
Pour le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, sur RTL, une
autre politique, ce n'est pas possible, une question de loyauté : "Il
y a un cap qui est déterminé depuis un an par le président de la République, c'est
lui qui fixe la cap et il ne faut pas en changer. Quand la gauche gouverne elle
doit regarder la réalité en face et faire preuve de responsabilité et de
cohérence. La loyauté vis-à-vis du président n'est pas au rendez-vous. Je crois
que c'est important que ceux qui comptent dans ce gouvernement prennent la
parole. "
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