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Réforme territoriale : critiques sur la méthode

Le président de la République a suggéré le report des élections régionales à 2016. La droite crie au tripatouillage, à la République bananière, au déni de démocratie et demande la tenue d'un référendum sur cette réforme territoriale.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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On comprend mieux pourquoi en écoutant l'ancien ministre du Travail UMP Xavier Bertrand : "Comprenez bien que vous ne pouvez pas demander à toute une classe politique locale de se faire harakiri. Si on pense que c'est l'avenir, la simplification de mener cette réforme, il faut un référendum. "

Un referendum cela ne sert à rien lui répond, sur RTL, le ministre des Finances Michel Sapin : "Si on veut faire une réforme territoriale, j'ai cru comprendre que c'était le cas à gauche comme à droite, dans ce cas va-t-on faire une réforme en changeant ensuite un an après l'élection d'une nouvelle assemblée départementale, régionale, la donne ? Non, la logique, si on fait la réforme, c'est que de nouvelles élections aient lieu dans le cadre du nouveau territoire. Je pense que chacun peut prendre ses responsabilités. "

Problème de méthode


Michel Sapin a raison quand il dit qu'à droite aussi on est favorable à une simplification du millefeuille territoriale. C'est la méthode qui pose problème pour l'ancien Premier ministre et sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin invité d'Europe 1.  

"Nous sommes tous d'accord sur un point, il faut faire des économies, simplifier le millefeuille et puisque le président de la République veut en faire un grand évènement et bien qu'il fasse un référendum. Que l'on interroge le peuple sur une nouvelle organisation territoriale française. Autrement, il va se retrouver avec des élections locales très négatives pour lui et il se tire à nouveau une balle dans le pied. Je me demande comment est piloté le pays aujourd'hui. "

De nouvelles collectivités oui, mais pas à n'importe quel prix estime François Fillon sur BFMTV. "Je n'aime pas du tout l'idée que demain il y aura dix présidents de région d'une puissance considérable. C'est un choix politique qui doit être clairement énoncé devant les Français parce qu'il nous conduit à quelque chose qui ressemble à une sorte de fédéralisme à l'allemande, même si cela ne l'est pas. Je suis pour quelque chose de beaucoup plus simple et radical, fusionnons les départements et les régions. "

Un piège

La droite sait très bien qu'en demandant un referendum elle tend un piège au président car, rarement, dans ce genre de situation les Français répondent à la question posée. Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Harlem Désir n'a pas manqué de la rappeler sur I-Télé.  

"Quand il s'agit de faire une grande réforme comme celle des collectivités locales, je ne crois pas que le référendum soit la meilleure option. Menons ce débat de manière très ouverte et adoptons cette réforme pour que très vite, en 2016, on puisse avoir de nouvelles collectivités qui soient en place. "

Harlem Désir qui a quitté la tête du PS il y a un mois a été remplacé par Jean-Christophe Cambadélis. Invité de France Info, il a convenu que le parti était encore un peu malade, mais il se soigne.  

"Ce n'est pas encore une machine qui tourne à plein régime. Le Parti socialiste est encore un peu convalescent parce qu'il vient de prendre une claque historique dans les élections municipales. On ne peut pas faire comme si cela n'existait plus. C'est là, présent, cela fait des gens sur le carreau, des positions sur le terrain en moins, il faut le surmonter. "

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