"Les quartiers ne peuvent pas être la variable d'ajustement des choix prioritaires sur le plan budgétaire du gouvernement" juge Patrick Kanner
Invité politique du 19h20, mardi sur franceinfo, Patrick Kanner, ancien ministre de la Ville et président du groupe socialiste au Sénat, a réagi après le discours d'Emmanuel Macron sur les banlieues.
Dans son discours sur les quartiers défavorisés prononcé ce mardi, Emmanuel Macron a refusé d'annoncer un "plan banlieues", stratégie "aussi âgée que lui" a-t-il précisé.
franceinfo : Patrick Kanner, c'est un complet changement de pied par rapport à votre action lorsque vous étiez ministre de la Ville. Emmanuel Macron veut que les cités soient traitées comme les autres quartiers en France...
Patrick Kanner : Je n'y crois pas. Ces quartiers souffrent de très grandes difficultés sur le plan social, sur le plan économique, sur le plan de l'urbanisme, et donc il faut leur donner plus. Il faut donner plus à ceux qui ont moins. C'est l'esprit de la politique de la Ville. Ces quartiers ont fait l'objet d'une forme d'apartheid ethnique, social, économique.
Cela ne me dérange pas de changer de méthode. À condition que ce soit pour un plus. Aujourd'hui c'est un moins. Permettez à un ancien ministre de la Ville, certes de l'ancien monde, de s'inquiéter d'une baisse de moyens qui se traduirait par une forme de relégation supplémentaire pour ces quartiers.
Cela veut dire que ça cache un manque de moyens ?
Cela cache des choix budgétaires qu'Emmanuel Macron a du mal à assumer, par exemple la suppression de la taxe d'habitation, ou les 5 milliards de cadeaux fiscaux apportés aux plus riches de nos concitoyens.
Ces quartiers ne sont pas aujourd'hui réellement représentés au sein du nouveau conseil présidentiel des Villes. Nous avions un conseil national avec tous les partenaires, et en particulier les élus, qui sont aujourd'hui très réservés.
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