One Planet Summit à Paris : "La dynamique continue de s'amplifier" autour du climat après la COP 21
Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, était l'invité de L'interview J-1, lundi sur franceinfo, à la veille du sommet climat et finance, organisé à Paris.
Deux ans jour pour jour après la COP 21 et un mois après la COP 23 à Bonn (Allemagne), Paris accueille le sommet climat et finance, mardi 12 décembre. A cette occasion, Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, était l'invité de L'interview J-1. Selon lui, "il y a une actualité climatique sous nos yeux".
franceinfo : la COP21 s'est déroulée il y a deux ans. L'objectif était de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C d'ici à 2100. Est-il devenu inatteignable ?
Sébastien Lecornu : On n'a qu'une planète donc on n'a pas de plan B. Au moment où le président des Etats-Unis a annoncé son désengagement cet été, le président de la République Emmanuel Macron a souhaité ce sommet deux ans jour pour jour après la COP 21 et l'accord de Paris, pour garder la même dynamique. On voit bien que la dynamique continue de s'amplifier parce que des acteurs américains non-étatiques seront présents demain, comme des grandes villes, des ONG, des banques, des grandes entreprises... La fondation de Bill Gates est peut-être ce qu'il y a de plus audible ou connu.
Est-ce le privé, plutôt que les Etats, qui sera à l'honneur ?
C'est autant la puissance publique que la puissance privée. Il y aura 53 chefs d'Etat ou de gouvernement à l'île Seguin. Il y aura pratiquement 4 000 participants. Mais effectivement, les Français doivent se dire : "Il y a déjà eu une COP 23 il y a un mois. Qu'est-ce que c'est que ce truc en plus ?" La vraie différence, c'est qu'on est au-delà même d'une conférence entre parties étatiques. On y met celles et ceux qui peuvent financer la transition écologique dans le futur et c'est la vraie nouveauté. C'est aussi ce qui sauve l'engagement des Américains.
Comment expliquez-vous que l'Agence française de développement continue à financer des projets de centrale à charbon en Chine ou de l'exploration gazière en Arctique ?
C'est de moins en moins vrai. Il y a quelques années, nous étions à 500 milliards d'euros de subventions pour les énergies fossiles. Je crois qu'aujourd'hui nous sommes tombés à 380 milliards. Il y a un mouvement de décroissance. Nous sommes aux responsabilités depuis six mois. Le plan climat qui a été annoncé au mois de juillet dernier n'a pas de commune mesure, il n'y a pas de référence avant ; le projet de loi portant interdiction sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures, nous venons de le faire voter au parlement ; l'interdiction des véhicules thermiques avec des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2040, nous l'avons annoncée cette été. D'autres grands Etats et non des moindres - la Chine, l'Inde, la Grande-Bretagne - nous ont rejoint. Il est clair qu'il y a une actualité climatique sous nos yeux et si on parle autant de cela, c'est bel et bien qu'il se passe quelque chose.
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