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Plan biodiversité : "On peine terriblement à voir arriver les mesures concrètes", estime Yannick Jadot

Yannick Jadot, député Europe Ecologie-Les Verts était l'invité, mercredi, de "L'interview politique" sur franceinfo, après la présentation du plan biodiversité par le gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo
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Yannick Jadot, eurodéputé Europe Écologie-Les Verts sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Malheureusement, quand je regarde le plan qui est proposé, je ne vois pas beaucoup de contraintes, je ne vois pas beaucoup d'engagements financiers et je ne vois pas beaucoup de mesures fortes", a regretté, mercredi 4 juillet sur franceinfo, le député européen Europe Ecologie-Les Verts Yannick Jadot, après la présentation du plan biodiversité par le gouvernement. "La protection de la biodiversité, c'est aujourd'hui, matin, midi et soir, et là on peine terriblement à voir arriver les mesures concrètes", a-t-il ajouté, dénonçant "un gouffre" entre "les grands discours et les actions".

franceinfo : Le plan est-il à la hauteur de l'enjeu ?

Yannick Jadot : Le coup de gueule est nécessaire. Le patron du Muséum d'histoire naturelle parle d'"anéantissement biologique". On est face à la sixième extinction, on est face à une crise de la vie. On s'en aperçoit tous, que ce soit les insectes sur le pare-brise, les oiseaux à la campagne. On a toutes ces études qui le démontrent. Il faut avoir de l'ambition sur ces sujets-là. Malheureusement, quand je regarde le plan qui est proposé, je ne vois pas beaucoup de contraintes, je ne vois pas beaucoup d'engagements financiers et je ne vois pas beaucoup de mesures fortes. Cet anéantissement biologique est largement lié aux modes de production agricole et aux pesticides, à l'artificialisation des sols. Ce gouvernement a fait appel de la décision d'un tribunal qui a bloqué le fameux projet Europa City, cette immense zone commerciale avec des pistes de ski en banlieue parisienne. Ce tribunal avait arrêté ce projet à cause des dégâts environnementaux. La protection de la biodiversité, c'est aujourd'hui, matin, midi et soir, et là on peine terriblement à voir arriver les mesures concrètes.

Edouard Philippe dit vouloir "prendre l'enjeu de la biodiversité à bras le corps. Vous ne le croyez pas ?

Si on avait sauvé l'environnement avec les grands discours, depuis Jacques Chirac et "la maison brûle, nous regardons ailleurs", l'environnement serait déjà sauvé et il n'y aurait plus besoin des écologistes. La réalité c'est que l'environnement est un eldorado de communication politique, mais qu'entre les grands discours emphatiques et les actions il y a aujourd'hui un gouffre.
La question c'est, comment ce gouvernement agit et si ce gouvernement agit bien : aujourd'hui malheureusement pas assez.

Y a-t-il aussi une responsabilité des élus des collectivités en France ?

Bien sûr. Une bonne partie des mesures qui sont dans ce plan étaient déjà dans l'accord sur le Grenelle de l'environnement en 2007. On avait acté la réduction de 50% des pesticides. On est à +20%. La société est en train d'évoluer, les citoyens prennent conscience sur la santé, la question de la biodiversité, sur la question du climat. Les collectivités commencent à agir. Le problème, c'est que les lobbys du vieux monde, que ce soit le nucléaire, le pétrole, le gaz, le charbon, les pesticides, l'agriculture intensive, l'agrochimie, sont tellement liés au gouvernement, aux administrations, qu'ils empêchent les Etats d'agir aujourd'hui. Si vous interrogez les Françaises et les Français, ils sont à 80% pour la fin du glyphosate : ce gouvernement a refusé que ce soit voté à l'Assemblée. Ils sont à 80% pour la protection des abeilles et des apiculteurs. Ils sont à 80% contre le CETA et ses accords de libre-échange. Le bilan parle pour les écologistes. Les victoires écolos, c'est avec les écologistes. Pas avec ce gouvernement, en tout cas pas assez.

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