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Air France : grâce à l'aide de l'État, la pérennité du groupe "est garantie", selon l'expert Jean-Louis Baroux

Pour le fondateur d’APG, premier réseau mondial de représentation des compagnies aériennes, Air France va tout de même devoir "licencier du personnel, peut-être sans licenciement mais sur départs volontaires". 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jean-Louis Baroux, fondateur d’APG, premier réseau mondial de représentation des compagnies aériennes, invité éco de franceinfo, mardi 6 avril 2021. (FRANCEINFO)

L'État français va apporter une nouvelle aide pouvant aller jusqu'à quatre milliards d'euros à Air France face à la crise du Covid-19. Une enveloppe accordée en contrepartie de l'abandon de 18 créneaux horaires d'atterrissage et de décollage à Orly. Un sacrifice qui représente " trois fois rien" , selon Jean-Louis Baroux, fondateur d’APG, premier réseau mondial de représentation des compagnies aériennes. Il explique que les quatre milliards d'euros vont permettre au groupe de se désendetter mais qu'il devra encore "faire des efforts".

franceinfo : La pérennité d’Air France est-elle garantie ?

Jean-Louis Baroux : La pérennité d’Air France est garantie et cela prouve que l’État ne mégote pas sur les besoins de la compagnie. Air France a bénéficié d’un PGE (prêt garanti par l’État) de quatre milliards d’euros, d’un prêt de l’État de trois milliards d’euros qui seront convertis en fonds propres et auxquels l’État va rajouter un milliard d’augmentation de capital.

Quel est l’avantage de transformer une aide publique en fonds propres ?

L’avantage est que cela va désendetter Air France (la dette du groupe est de l’ordre de 10 milliards d’euros). Il restera encore beaucoup d’efforts à faire mais je pense que les dirigeants d’Air France connaissent parfaitement l’enjeu.

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire appelle Air France à poursuivre ses efforts de compétitivité. Quelles sont les marges de manœuvre du groupe pour faire encore des économies ?

Les seules marges de manœuvre dont dispose Air France sont, hélas, dans son personnel et dans son réseau domestique. Ses escales coûtent pas mal d’argent mais l’arbitrage qui risque d’être fait est de licencier du personnel, peut-être sans licenciement mais sur départs volontaires.

Air France va devoir céder 18 créneaux de décollage et d’atterrissage à Orly pour les vendre à la concurrence. Est-ce un problème ?

C’est trois fois rien. Cela représente 2,3% de l’ensemble des créneaux d’Orly. Je rappelle qu’Orly représente 250 000 créneaux par an qui ne sont pas tous utilisés et qui ne seront pas utilisés pendant des années. Les créneaux représentent le fonds de commerce de la compagnie. Quatre milliards d’euros pour 18 créneaux quotidien, ramenés sur l’année, cela représente un créneau à 222 000 euros. C’est un montant considérable. Le jour où Air France pourra activer ces créneaux dans ses comptes, la compagnie Air France deviendra extraordinairement profitable.

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