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Alimentation : l’inflation "va s’étirer dans le temps", selon Emily Mayer, de l’institut IRI

L'institut spécialisé dans l'étude de la consommation prévoit une inflation à 5%, sur un an, dans les grandes surfaces, l'été prochain. Les consommateurs commencent à s'adapter.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Emily Mayer, spécialiste des produits de grande consommation à l’institut IRI, invitée éco de franceinfo, vendredi 15 avril 2022. (CAPTURE ECRAN / FRANCEINFO)

Un phénomène qui dure. La hausse des prix se confirme. Sur un an, selon l’INSEE, elle atteint 4,5%. Invitée éco de franceinfo, vendredi 15 avril, Emily Mayer, spécialiste des produits de grande consommation à l’institut IRI, voit cet épisode d’inflation "s’étirer dans le temps", au moins jusqu’à la fin de l’année.  

Selon l’institut IRI, qui surveille chaque mois les étiquettes dans les grandes surfaces, la hausse des produits dans les rayons est pour l’instant d’1,5% sur un an. Mais le phénomène devrait s’accélérer : "On pense qu’au mois d’avril, on va être à +3% (…) et on imagine qu’à l’été on pourrait être autour de +5% par rapport à l’été 2021". La guerre en Ukraine, et la persistance de la pandémie sont autant de facteurs pour expliquer cette hausse.

Moins de viande et plus de produits discount

Dans le détail, certains prix augmentent beaucoup plus vite que d’autres : +13% pour les pâtes, +7% pour la farine et les huiles, +4% pour le beurre, +3% pour les œufs, +4,5% pour le sucre, etc. Face à cette poussée d’inflation, les consommateurs commencent à s’adapter.

"Il y a deux grandes voies possibles pour absorber l’inflation", explique Emily Mayer. Les clients peuvent "consommer un peu moins, et réduire la consommation de produits qui font grimper assez vite la valeur du panier", détaille la spécialiste : "Je pense notamment à la viande… Ces dernières semaines, on voit ce qui pourrait ressembler à un tassement des achats de viande de la part des Français".

Une autre voie est "d’acheter des produits moins chers (…) Les enseignes de discount et de destockage ont le vent en poupe depuis plusieurs mois", précise Emily Mayer. Les consommateurs peuvent aussi opter pour des marques moins chères : des références de l’enseigne ou des premiers prix. Selon Emily Mayer, "sur les dernières semaines, on voit une reprise très forte des produits premiers prix sur les catégories qui sont très inflationnistes, la farine, l’huile, le beurre ou les pâtes".

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