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Antoine Frérot, PDG de Veolia : "Notre projet va emporter tous les salariés dans un même élan"

Si Veolia a atteint son but avec un accord pour racheter une bonne part de Suez, il doit maintenant surmonter une rivalité ancienne entre les deux groupes. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, était l'invité éco de franceinfo le mardi 13 avril 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Huit mois de bataille et d’invectives, une rivalité historique... et un compromis dans la douleur. Veolia va finalement réussir à racheter l’essentiel de son concurrent Suez. Le nouvel ensemble emploiera 230 000 salariés et pèsera 37 milliards de chiffre d’affaires. Mais comment surmonter un contentieux si lourd ? Invité éco de franceinfo mardi 13 avril, Antoine Frérot, le PDG de Veolia, se dit convaincu que son projet, "va être le grand champion mondial de la transition écologique" et "va emporter tous les salariés dans un même élan".  

"Il n’y aura aucune suppression d’emploi"  

"Je l’ai dit dès le premier jour : il n’y aura aucune suppression d’emploi", martèle Antoine Frérot, "ni dans le nouvel ensemble ni dans ce qui restera de Suez", c’est-à-dire essentiellement des activités en France. "Les actionnaires de ce nouveau Suez devront s’y engager", indique le PDG de Veolia. "Notre projet est avant tout un projet de développement et de croissance, pas un projet d’économie de coûts", assure-t-il, insistant sur la particularité de l’activité de Veolia : "Nos métiers sont territoriaux. On ne collecte pas les déchets d’une ville avec les équipes d’une autre ville."  

Des technologies complémentaires  

Le marché mondial de l’eau et des déchets est très morcelé. Antoine Frérot affirme qu’en rachetant une bonne part de Suez, Veolia fera la différence : "Ensemble, nous représenterons avec ces 37 milliards de chiffre d’affaires à peu près 5% du marché mondial.

"Nous allons mettre bout-à-bout les savoirs faires des deux maisons", explique-t-il. Et donne l’exemple de la qualité de l’air, et le projet de "garantir cette qualité dans les lieux qui accueillent du public" : " Nous avons commencé à imaginer un tout premier prototype pour les classes d’écoles, que nous testons au Raincy, en Seine-saint-Denis. Suez a imaginé quelque chose pour les cours de récréation, une espèce de Colonne Morris autour de laquelle l’air est purifié. Nous sommes dans les classes, ils sont dans la cour. Ensemble, nous avons une solution qui permet de résoudre le problème pour l’école."  

En France, une concurrence " plus forte " qu’aujourd’hui ?  

En France, Veolia et le "nouveau Suez", beaucoup plus petit, resteront rivaux. Mais le second pourra-t-il rivaliser avec le premier ? Y aura-t-il encore une vraie concurrence dans l’Hexagone ? Les prix de l’eau ne vont-ils pas augmenter ? "Le nouveau Suez sera un acteur majeur du marché français", répond Antoine Frerot.

Le PDG de Veolia se dit même persuadé qu’avec ce nouveau contexte, la concurrence sera "plus forte en France" "Nous souhaitons un actionnariat solide, de long terme, avec un projet industriel pour ce nouveau Suez, et certains d’entre eux [la société Meridiam] ont déjà dit qu’ils augmenteraient considérablement les investissements industriels (…) donc on aura un acteur encore plus fort."        

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