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Artisans du bâtiment : Patrick Liebus (CAPEB) est "très inquiet"

Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, est l'invité de l'Interview éco sur franceinfo jeudi 4 octobre. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Patrick Liebus, président de la CAPEB, invité de l'Interview éco sur franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Après un rebond au premier trimestre, l'artisanat du bâtiment se dit "inquiet" sur le résultat en fin d'année. Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), a jugé sur franceinfo jeudi 4 octobre que le "redémarrage sur le deuxième trimestre est en train de chuter". En cause, selon lui, l'inquiétude des clients et la frilosité des banques "qui ont du mal à prêter à une certaine catégorie de la population". Patrick Liébus plaide aussi pour un budget plus large concernant la rénovation énergétique, "il faut mettre des moyens" affirme-t-il. 

franceinfo : Après un très gros coup de mou au printemps et l'été dernier dans votre secteur, est-ce ça va mieux ? 

Patrick Liébus : Pour l'instant, il y a une forme de stabilité qui s'est mise en place mais c'est quand même très inquiétant. Notre secteur était reparti, il y avait une forme de dynamique, cela faisait plus de huit ans qu'on était dans des conditions extrêmement difficiles, et là il y a avait un redémarrage. Et subitement, ce redémarrage sur le deuxième trimestre est en train de chuter. Ce qui nous inquiète c'est le résultat sur la fin de cette année. Pour l'instant on a l'impression qu'on va continuer de baisser et que ça va continuer de poser des problèmes. Les entreprises ont commencé à investir, ou avaient envisagé d'embaucher parce qu'il y avait le redémarrage, mais là , elles voient un peu moins l'horizon. 

Comment expliquer ce ralentissement ? 

Il est basé sur un principe : celui de l'inquiétude. Pour les clients qui investissent dans la construction ou le logement, vous avez un gros investissement à faire donc il faut de la lisibilité et de la stabilité. Sauf que depuis quelques temps, on voit des tergiversations sur certaines choses. Sur la TVA par exemple, il a fallu discuter. Et les banques ont des prêts à des taux très bas, mais elles ont des réticences à prêter à une certaine catégorie de la population.

La rénovation énergétique concerne sept millions de logement mal isolés, combien espérez-vous en rénover cette année ? 

De la part du gouvernement, nous avons reçu des données : c'est d'arriver à rénover 500 000 logements qui sont en précarité énergétique. Mais chaque année, on est toujours en dessous de ces chiffres-là. Pour l'atteindre, il faut mettre des moyens.

Que va devenir le crédit d'impôt pour la transition énergétique (Cite) alors que le chef de l'État veut le transformer en prime ? 

La prime pour l'instant n'est pas en place, mais des catégories de travaux ont été supprimées. Les remplacements des fenêtres, les portes extérieures, ne bénéficient plus du crédit d'impôt. Donc il y a là un contre effet. Le budget est maintenant à 800 millions d'euros pour ce crédit d'impôt selon ce qui est annoncé dans le budget prévisionnel, il faut au moins 1,2 milliard d'euros pour arriver à atteindre les objectifs.

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