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Assurance chômage : la CFE-CGC accuse le gouvernement de "stigmatiser" les cadres

Les allocations chômage vont devenir dégressives pour les salariés les mieux payés, en particulier certains cadres. Le syndicat CFE-CGC dénonce une mesure "inefficace" et "scandaleuse".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
François Hommeril, le président de la CFE-CGC, invité de franceinfo le mercredi 12 juin. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Pour les plus hauts revenus, les allocations chômage vont devenir dégressives. Édouard Philippe l’a confirmé dans son discours de politique générale. Le gouvernement veut que le régime fasse des économies (de 1 milliard à 1,3 milliard par an). Il défend aussi, dit-il, la "justice sociale".  

Un "parcours du combattant"

Pour François Hommeril, le président de la CFE-CGC, invité de L'interview éco le mercredi 12 juin, le syndicat de l’encadrement, cette mesure est inacceptable. "Parler de justice sociale, dit-il, c’est la cerise sur le gâteau du scandale". Selon lui, "cette mesure est économiquement inefficace et techniquement très contestée. (…) C’est une façon de considérer que les gens qui cherchent du travail, dans leur majorité, ne le font pas sérieusement, et qu’on va leur mettre la pression en baissant leurs allocations. (…) En moyenne, le taux de chômage est très faible chez les cadres. Mais pour les cadres privés d’emploi en milieu de carrière, ça peut être un vrai parcours du combattant".  

Une question de « principe »

Pour le dirigeant syndical, la solidarité doit rester la pierre angulaire du régime d’assurance chômage : "Dix milliards d’euros chaque année sont prélevés sur le salaire des cadres et sont versés à des gens qui ne le sont pas. Cette solidarité intercatégorielle permet au régime d’exister. (…) En s’attaquant à une catégorie particulière, en la pointant du doigt, on déconstruit le régime. C’est une mesure populiste".

Selon François Hommeril, la dégressivité visant certains cadres pourrait un jour s’appliquer "à l’ensemble des catégories". "Il y a ce risque d’extension", affirme-t-il, fustigeant une mesure "particulièrement scandaleuse".

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