Automobile : "On voit 2021 comme une année de croissance", estime le directeur général de l’équipementier Faurecia
Pour Patrick Koller, et malgré une pandémie de Covid-19 qui persiste, le secteur de l'automobile devrait sortir de l’ornière.
L’automobile, laminée par la crise du Covid-19, commence-t-elle à voir le bout du tunnel ? Fournisseur des plus grands constructeurs comme Volkswagen ou PSA Peugeot Citroën, Faurecia est un bon indicateur avancé de l’état du secteur. Après avoir perdu perdu 379 millions d’euros en 2020, l’équipementier automobile est plus optimiste pour cette année, à la faveur d’une reprise de ses commandes.
franceinfo : votre activité s’est redressée à la fin de 2020, est-ce à dire que vos clients, les constructeurs sont aussi en train de se redresser ?
Patrick Koller : Je ne crois pas que l’on puisse dire que l’automobile a été laminée en 2020. Le deuxième semestre de Faurecia a été plutôt bon, avec un dernier trimestre au niveau de 2019, ce qui était inespéré, et on voit une année 2021 qui est une année de croissance. S’il n’y a pas d’autres mauvaises nouvelles au niveau du Covid, et si les ruptures d’approvisionnement en composants électroniques ne s’aggravent pas, on devrait avoir une une deuxième partie de l’année de bonne qualité.
C’est encourageant mais ça n’est pas encore ça. Ce n’est peut-être pas en 2021 que le secteur de l’automobile sortira de l’ornière ?
Il sortira de l’ornière mais il ne retrouvera probablement pas les volumes de 2019 avant 2022-2023, mais ça n’est pas une année dramatique, c’est une année où le monde automobile va pouvoir se déployer. Faurecia a fait des efforts en 2020 qui vont payer en 2021. Cela jouera favorablement pour les années à venir. Le monde d’après ne sera pas le même.
Qu’est-ce qui vous inquiète le plus dans le registre de l’épidémie ?
Ce qui est le plus inquiétant pour nous c’est le confinement sévère, quand les succursales ne peuvent plus vendre de voitures, et que par conséquent les usines s’arrêtent, et c’est ce qui nous a pénalisé l’année dernière. En dehors de ça, on a appris à vivre avec la Covid. On oublie souvent cette impressionnante vitesse concernant les vaccins. Donc je pense que l’on est en train de voir le jour à la fin du tunnel, la perspective est favorable. C’est pour cela que je pense qu’à la fin de l’été, on devrait être dans quelque chose qui se normalise, ou qui sera très proche de la normalisation.
L’avenir de l’automobile c’est notamment l’hydrogène, chez Faurecia vous y croyez beaucoup, pourquoi ?
La part de l’électrique dans la consommation mondiale d’énergie va augmenter. Cette électricité doit être décarbonée, donc renouvelable. Pour la transporter et la stocker, on ne peut pas le faire mieux qu’avec l’hydrogène. La mobilité à l’hydrogène va arriver à partir de 2025, avec des réglementations plus sévères au niveau du CO2.
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