Brexit : "Il faut dédramatiser", selon Jacques Gounon, PDG de Getlink (Eurotunnel)
A deux mois du Brexit, l'exploitant du tunnel sous la Manche relative les conséquences logistiques de l'événement. Mais appelle l'Europe des 27 à aider les Britanniques à trouver une solution.
Dans deux mois, jour pour jour, le 29 mars le Royaume-Uni devrait quitter l’Union européenne. À Londres, les députés ont repris leurs discussions dans un climat toujours tendu. Pour Jacques Gounon, le PDG de Getlink (Eurotunnel), "le vrai problème des Britanniques, c’est qu’ils n’arrivent pas à trouver une majorité sur ce qu’ils doivent faire", a-t-il jugé sur franceinfo mardi 29 janvier.
Tendre une main à la Grande-Bretagne
Dans ce capharnaüm, l’exploitant du tunnel sous la Manche voit "un point très positif : il semblerait qu’une majorité de parlementaires se rallie à l’idée qu’un ‘no deal’ serait trop brutal, trop risqué (…) On peut imaginer que les négociations avec l’Union européenne puissent se poursuivre. J’invite l’Europe des 27 à réfléchir à cette main qu’on pourrait tendre à la Grande-Bretagne".
« Ce n’est pas une frontière entre la terre et la lune ! »
L’opérateur se prépare : "Pour les passagers (…) on aura peut-être un contrôle un peu plus renforcé de la police de l’air et des frontières mais pas de changement majeur". Quant aux marchandises, le patron de Getlink est "persuadé que les moyens seront mis en œuvre pour que l’ensemble des procédures douanières soient efficaces et, en ce qui nous concerne, gardent la fluidité qui est notre savoir-faire, et qui nous a permis de battre encore en 2018 des records de trafic". L’an dernier, 1,7 million de camions ont emprunté le tunnel sous la Manche.
Préoccupé sur le plan politique et industriel, Jacques Gounon relativise l'importance du Brexit sur le plan logistique : "Nous mettons en place pour l’objectif du 30 mars des installations provisoires permettant aux douaniers de faire leur travail de contrôle. Il faut s’en occuper professionnellement mais il faut aussi dédramatiser. Ce n’est pas une frontière entre la frontière entre la terre et la lune ! C’est le passage entre un État tiers et la communauté européenne".
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