Futur gouvernement : "Tout ne pourra pas être prioritaire", alerte Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes
Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, appelle le futur gouvernement à faire des choix, alors que la dette publique atteint 2800 milliards d'euros.
Comment financer de nouvelles dépenses ? Question sensible pour le futur gouvernement, alors que la croissance ralentit, que l’inflation accélère et que les taux d’intérêt remontent. Invité éco de franceinfo mercredi 11 mai, Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, considère que "tout ne pourra pas être prioritaire".
Il voit venir "une montagne d’investissements", avec des "nécessités", pour l’écologie, la défense ou encore l’innovation. Mais l’ancien ministre de l’Économie souligne le niveau élevé de la dette, à 2800 milliards d’euros environ : "Les finances publiques doivent pouvoir rester soutenables, ce qui veut dire qu’il y a des choix à faire", dans les prochaines "priorités" du gouvernement.
"Il y a des politiques qui doivent être reformatées. On peut faire mieux sans faire plus."
Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptessur franceinfo
La hausse des taux menace-t-elle le financement de la dette française ? "Notre dette est soutenable" et "finançable dans de bonnes conditions", répond Pierre Moscovici, mais "la charge d’intérêt peut augmenter fortement" : "Une dette plus importante, ça réduit nos marges de manœuvre".
Un déficit à 3% en 2027 : "Réaliste" et "nécessaire"
Dans ce contexte, les règles budgétaires européennes ont-elles encore un sens ? "Je crois que les 3% [du PIB, comme plafond pour le déficit] ont une pertinence", maintient le Premier président de la Cour des comptes, pour qui l’objectif de la France (un déficit à 3% en 2027) reste "non seulement réaliste, mais nécessaire".
"La dette, c’est autre chose, poursuit-il. On ne va pas réduire la dette à 60% du PIB. Mais il faut inverser la courbe de la dette et le faire le plus vite possible (…) Il faut avoir une dynamique de la dette qui est comparable à celles de nos voisins. Si la dette française continue à s’accroître alors que celles de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal, de la Belgique diminuaient, il pourrait y avoir un regard sur la France. Ce sont des points de vigilance".
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