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Gilets jaunes : le PDG d’Orange estime qu'il faut "lâcher du lest" sur les salaires

Face à la crise des "gilets jaunes", le patron du premier opérateur français en appelle à la "responsabilité" des entreprises.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Stéphane Richard, PDG d'Orange, invité de franceinfo jeudi 6 décembre 2018. (FRANCEINFO)

Pour sortir de la crise, et répondre aux "gilets jaunes", le gouvernement se tourne vers les entreprises. Il soutient l’attribution aux salariés d’une prime défiscalisée et exemptée de cotisations. Invité de L’Interview éco, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, est persuadé que les employeurs doivent bouger : "Je crois qu’il va falloir qu’on entende la colère qui s’est manifestée, la frustration qu’elle exprime aussi, que ce soit à l’occasion peut-être de la fin de l’année ou des négociations salariales qui doivent se tenir", explique-t-il. L’opérateur va donc "considérer" l’attribution d’une prime, "regarder les dispositifs possibles, mais ça peut être, dit-il, un coup de pouce sur la fin de l‘année". Il ajoute : "En tout état de cause, nous aurons des négociations [salariales] au premier trimestre 2019".

Le patron du leader français des télécoms souligne la "responsabilité" des entreprises : "Il va falloir qu’on prenne en compte ce qui se passe. Je ne pense pas qu’on puisse opposer le mur du système, le mur de la compétitivité, des équilibres financiers. Je crois qu'aujourd'hui on ferait une grave erreur si on ignorait ce qui se passe autour de nous (…) Il va falloir qu’on lâche du lest."

"Nous avons largement de quoi répondre à Free"

Depuis plusieurs mois, les concurrents d’Orange se livrent bataille sur les prix, multipliant les offres à prix cassés. Stéphane Richard souligne l’importance d’offrir "les prix les plus attractifs possibles", mais met en garde les acteurs du secteur : "Il n’y a pas que le prix qui compte. Il y a aussi la qualité de ce qu’on propose, de la couverture. Déployer la fibre optique dans un pays comme la France coûte très cher, 20 à 25 milliards d’euros. La limite (de la guerre des prix), c’est la déstabilisation d’un modèle. Ce qu’on attend de nous, d’abord, c’est de déployer des infrastructures vitales pour l’économie du pays".

Pour tenter de regagner des clients, Free vient de dévoiler sa nouvelle box, assortie de nombreux services. "C’est une belle box", commente Stéphane Richard, "mais elle est très chère par rapport au marché d’aujourd’hui. Nous, on a fait le choix inverse d’offrir des services innovants au plus grand nombre. Netflix sera disponible chez Free. Il est disponible chez Orange depuis 2014. Je suis assez serein par rapport à tout ça". Le numéro un du secteur présentera ses propres innovations le 12 décembre prochain.

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