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Guerre en Ukraine : Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, est "très inquiet" pour les prochaines récoltes de céréales

La guerre menée par la Russie bouleverse le marché des céréales et pousse les prix à la hausse. Selon le patron d'InVivo, un des leaders européens du secteur, les prix devraient encore augmenter.  

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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C’est une des conséquences majeures de la guerre en Ukraine. Le marché agricole est bouleversé. Le pays est un grand producteur de céréales, et le quatrième exportateur mondial de blé. Invité éco de franceinfo, Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, un des leaders européens du secteur, se dit "très inquiet pour les prochaines récoltes".

Le groupe, qui réalise 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, est présent en Ukraine, où il emploie 350 personnes. "On peut travailler sur la partie ouest du pays et on a devant nous des clients agriculteurs qui ont envie de semer (…) On a rouvert nos entrepôts pour pouvoir livrer ces clients, avec des salariés qui sont mobilisés (…) En ce sens, on participe à soutenir la population ukrainienne, en étant présents pour soutenir leur agriculture", explique Thierry Blandinières.

De nouvelles hausses de prix

Selon le dirigeant, l’été prochain sera l’heure de vérité : "Au mois de juillet, ce sera difficile pour les Ukrainiens de collecter toute leur moisson. On s’attend à une réduction d’au moins 50% de collecte si tout va bien (…) Ca veut dire 20 millions de tonnes qui vont sortir du marché international, car la majorité des volumes était destinée à l’exportation", explique-t-il. Pour le patron d’InVivo, ce phénomène, combiné au fait que les Russes garderaient leur stock, pousserait encore les prix à la hausse.

On sortirait 30% du volume de l’exportation du marché mondial. Vous imaginez l’impact sur les prix à la rentrée !

Thierry Blandinières, directeur général d'InVivo

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La baguette de pain, pour les consommateurs français, par exemple, augmenterait "de 10% à 15% très rapidement". Pour plusieurs pays du sud, qui dépendent massivement des importations de céréales, le problème serait beaucoup plus lourd encore, "quand les stocks des pays seront épuisés".

Face à cette crise, l’Europe veut produire plus. Selon Thierry Blandinières, c’est bien la solution : "Il faut absolument envoyer un signal aux marchés mondiaux. On pourrait imaginer 5% à 10% de volume en plus". Quitte à mettre de côté une partie des objectifs environnementaux ? "La priorité, c’est la lutte contre l’inflation (…) Mais ça ne veut pas dire revenir en arrière. Il est possible de produire plus, mieux et durable."

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