Hubert du Mesnil (TELT) : "Le projet Lyon-Turin n’a rien à voir avec Notre-Dame-des-Landes !"
Le président du Tunnel Euralpin Lyon Turin Hubert du Mesnil était l'invité, vendredi, de "L'interview éco" pour évoquer le lancement d'un énorme appel d’offre pour réaliser le chantier de cette nouvelle ligne ferroviaire sous les Alpes.
Le tunnel Lyon-Turin, long de 57 kilomètres, doit entrer en service en 2030. C'est la société Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT) qui est chargée de la construction et de l'exploitation de cette nouvelle ligne ferroviaire qui passera sous les Alpes. TELT va lancer prochainement un appel d'offre pour la réalisation du chantier.
Invité de franceinfo, vendredi 16 juin, Hubert du Mesnil, président de TELT, a assuré que l'échéance de 2030 "sera tenue". Le projet aura "une incidence économique considérable", des avantages économiques et environnementaux "considérables", et "des retombées pour les entreprises de la région"."Nous allons mettre un million de camions sur des trains", assure-t-il.
franceinfo : La Cour des comptes a chiffré l'ensemble de l'opération à 26 milliards d'euros. À combien avez-vous chiffré le chantier ?
Hubert du Mesnil : Le chantier lui-même est de 8,3 milliards d'euros pour la partie tunnel. Il y a d'autres investissements qui sont prévus, mais ils ne sont pas nécessaires pour ouvrir le tunnel. Le tunnel rentre dans sa phase de construction. Mercredi 21 juin, nous annoncerons à toutes les entreprises de la région le programme pour qu'elles puissent y participer. Nous allons annoncer une première partie de 5,5 milliards d'euros. 80 marchés seront organisés et lancés dans les deux ans qui viennent. Ils intéresseront des dizaines d'entreprises de toutes les tailles.
Est-ce que le financement est totalement bouclé ?
Le financent est assuré par un accord entre l'Europe, l'État français et l'État italien, trois entités publiques. Une convention a été signée pour assurer ce financement, 40% pour l'Europe, 35% pour l'Italie, 25% pour la France. Pour la France c'est, d'ici 2030, une moyenne de 200 millions d'euros par an. L'État est en train d'étudier d'autres formes de financement, comme l'euro-vignette qui est prélevée sur certains trafics. La France étudie cette possibilité. Le financement sera garanti par l'état d'une manière ou d'une autre.
La Cour des comptes a émis des doutes en parlant d'une trop faible rentabilité économique du projet ?
Ce projet va avoir une incidence économique considérable étant donné l'enjeu des relations entre la France et l'Italie. Nous allons réduire de deux heures le temps de parcours entre Paris et Lyon d'un côté, et Turin et Milan de l'autre. Nous allons mettre un million de camions sur des trains. Quand on connait la situation des vallées alpines et le niveau de pollution, ces enjeux économiques sont tout à fait importants. Si l'on regarde le fait que l'on va payer 25% de cet ouvrage, les avantages sont considérables d'un point de vue économique et environnemental, sans parler des retombées pour les entreprises de la région.
Est-ce que tout sera fini en 2030 ?
Maintenant que ce programme est lancé, le planning est tout à fait contrôlé. Il n'y a pas de retard par rapport à ce qui était prévu. Nous tenons strictement le calendrier. Le tunnelier expérimental, qui a rencontré des zones difficiles, était prévu. Nous avons fait cette expérimentation pour avoir la solution lorsque l'on traverse des zones difficiles. 2030 sera tenu. Nous visons même 2028.
Ce projet est une fausse bonne idée selon les défenseurs de l'environnement ?
Ce projet a été voté par des parlements français et italiens, approuvée par des parlements depuis 15 ans, sans la moindre défaillance. Toutes les collectivités concernées par le projet soutiennent le projet. Elles sont toutes impliquées dans sa réalisation. La mobilisation au niveau régional est totale. Le projet Lyon-Turin n’a rien à voir avec Notre-Dame-des-Landes ! Il n'y a aucun rapport à faire entre les deux projets.
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