"Il serait logique d'aider les ménages les plus pauvres à faire face à leurs dépenses alimentaires," selon Pierre-Yves Cusset de France Stratégie
Cette notion de reste à dépenser se mesure sur ce qu'il reste au ménage une fois qu'ils a fait face à trois dépenses nécessaires : alimentation, transport et logement. "Ces trois dépenses constituent 50% des dépenses des ménages donc ce sont trois grosses dépenses. Pourquoi avoir développé cette notion ? Pour avoir une notion de l'aisance financière des gens qui ne soit pas celle du revenu," selon Pierre-Yves Cusset, chef de projet chez France Stratégie, organisme d'analyse relié à Matignon.
Et résultat complètement contre-intuitif : le lieu a peu d'influence. "Pour un ménage donné, qui a un revenu donné, qui a une configuration familiale donnée, quelque soit l'endroit où il habite, il va dépenser à peu près la même chose sur l'ensemble de ces trois postes. Avec une exception : la région Parisienne où il va dépenser nettement plus car le prix du logement y est important. Alors pourquoi ? Car les ménages font des arbitrages entre transport et logement par exemple," explique-t-il.
30% du budget global part dans le logement
Le logement, premier poste de dépenses représente jusqu'à 30% du budget global. "On a même calculé le sacrifice que faisaient les ménages locataires qui vivent dans les agglomérations où les prix sont chers, on pense à Paris. Si on intègre le fait qu'ils vivent dans les logements plus petits et que s'ils voulaient vivre dans des logements plus grands, comme en province, le reste à dépenser serait bien plus faible," soulève Pïerre-Yves Cusset.
Quelles leçons en tirer en terme de politiques publiques ? "Il est préférable de cibler certaines types de ménages, pas forcément en fonction de là où ils habitent, mais en fonction de leurs revenus. Et on voit avec l'inflation qu'on aide les ménages à faire face à des factures énergétiques, en fonction de leurs revenus. On ne cible pas des territoires, mais des ménages," argumente le chef de projet de France Stratégie.
Et alors que l'idée d'un chèque alimentaire revient avec cette proposition de loi écologiste qui sera débattue jeudi 6 avril : "Aujourd'hui les prix de l'alimentation sont toujours très dynamiques. Donc il serait logique d'aider les ménages les plus pauvres à faire face à leurs dépenses alimentaires," soutient Pierre-Yves Cusset.
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