Indice des prix : pour l’économiste Florence Jany-Catrice, "il n’y a pas de vraie vérité"
D’après l’INSEE, l’inflation ralentit. Mais pour de nombreux Français, l’indice officiel des prix ne correspond pas à la réalité. Et pour l’économiste Florence Jany-Catrice, c'est compréhensible.
Pour le pouvoir d’achat, c’est une bonne nouvelle : l’inflation ralentit. D’après l’INSEE, sur un an, les prix à la consommation ont augmenté d’1,6%. Pourtant, dans la vie quotidienne, l’inflation paraît souvent beaucoup plus forte. Ces dernières semaines, de nombreux "gilets jaunes" l’ont exprimé. Pourquoi un tel décalage ? Pour l’économiste Florence Jany-Catrice, qui publie L’indice des prix à la consommation aux éditions La découverte : "il y a toujours eu un hiatus entre la perception qu’ont les individus de la hausse des prix et l’indice officiel de l’INSEE. Mais d’une certaine façon, personne ne se trompe. Il n’y a pas de ‘vraie vérité’. L’indice des prix est une convention, le fruit d’une histoire".
De plus en plus de dépenses contraintes
Pour expliquer ce décalage, l’économiste avance tout de même deux réponses principales : la montée des inégalités et l’augmentation des dépenses contraintes. Pour Florence Jany-Catrice, "les populations sont de plus en plus hétérogènes et l’indice de l’INSEE ne dit plus grand-chose pour des ménages qui ont des profils différents. Ils ne consomment pas la même chose". Par ailleurs, les dépenses contraintes - ou "préengagées" - comme les appelle l’INSEE, pèsent de plus en plus lourd : "C’est par exemple le logement ou la téléphonie. Les dépenses préengagées sont passées de 14% des dépenses en 1960 à 33% des dépenses en 2016. Sur ces dépenses, il n’y a pas de marge de manœuvre. Ces prix vous sont imposés".
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