Inflation : "La banque centrale européenne ne peut pas agir toute seule", selon l’économiste Éric Monnet
La Banque centrale européenne s'apprête à changer de politique monétaire.
Comment ralentir l’inflation ? Comme prévu, la Banque centrale européenne annonce un changement de politique monétaire. À partir de cet été, elle cessera ses rachats nets de dette, et elle augmentera ses taux d’intérêt. Invité éco de franceinfo, jeudi 9 juin, Éric Monnet, professeur à l'École d’économie de Paris, estime que la BCE "ne peut pas agir toute seule".
Selon lui, les gouvernements doivent aussi prendre la main, à travers la politique budgétaire, en évitant que "l’inflation ait des impacts trop forts sur les populations les plus pauvres", par exemple avec des boucliers tarifaires ou un contrôle des prix – "des mesures de court terme". Pour l’économiste, les gouvernements doivent aussi imaginer "des mesures de substitution de certaines formes de consommation qui seraient trop affectées par les prix de l’énergie".
L’unité de la zone euro
La remontée des taux ne va-t-elle pas fragiliser certains pays de la zone euro, comme la Grèce et l’Italie ? Le risque existe, selon le spécialiste. Mais Éric Monnet souligne que la BCE, cette fois, s’en préoccupe : "La Banque centrale européenne s’engage à utiliser tous les nouveaux instruments possibles pour éviter des problèmes de crise financière ou de crise de la dette publique dans la zone euro".
"La BCE dit que si la remontée des taux d’intérêt entraînait pour certains pays - on pense à l’Italie ou à la Grèce – une crise de dette publique, elle reinterviendrait", poursuit-il : "C’est un engagement très fort pour unir la zone euro".
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