Jean-Pierre Denis, Crédit Mutuel Arkea, "Nous voulons une pleine autonomie"
Jean-Pierre Denis, le président de Crédit Mutuel Arkea, souhaite devenir une banque indépendante, "c'est le signe de notre bonne santé" a-t-il déclaré sur franceinfo jeudi.
Arkea veut devenir une banque indépendante. C'est "le signe de notre bonne santé", a commenté Jean-Pierre Denis, le président d’Arkea, sur franceinfo jeudi 1er mars 2018. Selon lui, "le groupe Arkea fait partie des groupes bancaires les plus solides de l'union bancaire". Il affirme que cette solidité est "l'intérêt" des sociétaires. Le Crédit Mutuel Arkea, qui regroupe les fédérations de l'Ouest de la banque mutualiste, est en guerre ouverte avec sa maison-mère. Elle a été mise en garde par le gouvernement, mais soutenue par de nombreux dirigeants bretons, Arkea a publié jeudi ses résultats annuels, en forte hausse : 428 millions d'euros de bénéfices l'an dernier. Jean-Pierre Denis, ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée au début du premier mandat de Jacques Chirac, entend défendre sa "liberté d'entreprendre" et "le droit de se développer sur des bases de pleine autonomie."
franceinfo : Seriez-vous aussi fort et puissant sans le Crédit Mutuel ?
Jean-Pierre Denis : Les performances 2017 du groupe Arkea ne doivent leur niveau qu'au groupe Crédit Mutuel Arkea, à ses 10 000 collaborateurs qui ont fait une année tout à fait exceptionnelle : une année avec une progression des revenus de 13%, une progression de notre résultat net de plus de 28% après un impôt sur les sociétés qui est en forte augmentation. Le signe de notre bonne santé.
Vous êtes une partie d'un groupe puissant. Êtes-vous assez solide pour tenir seul ?
Précisément, le Crédit Mutuel n'est pas un groupe. C'est tout le débat qui nous occupe. C'est le groupe Arkea qui est à l'origine de ses performances. La solvabilité du groupe se mesure par un ratio de solvabilité qui permet de comparer les banques entre elles. Notre ratio est de 18,5%. Il n'y a pas d'équivalent en France et il n'y en aura très peu au sein de l'union bancaire. Le groupe Arkea fait partie des groupes bancaires les plus solides de l'union bancaire.
La solitude ne vous fait pas peur ?
Ce n'est pas une question de solitude. C'est une question de parcours, de trajectoire, de réussite. Depuis 10 ans, nous avons fait un parcours crédible très probant. Nous avons, avant d'autres acteurs du monde de la banque et de l'assurance, fait le virage du digital.
Vos sociétaires, est-ce leur intérêt de quitter le Crédit Mutuel ?
Leur intérêt est d'avoir une banque solide, performante, innovante, et nous voulons le rester. C'est pour cette raison que nous refusons la perspective d'une centralisation du Crédit Mutuel. Le président de la confédération du Crédit Mutuel nous propose deux options. La première est de s'intégrer, de se centraliser, de constituer un groupe bancaire national à l'échelle du Crédit Mutuel. Cela revient à remettre en cause directement l'autonomie du groupe Arkea. L'option 2, c'est que le groupe Arkea sorte du Crédit Mutuel, préserve son indépendance, garde tout ce qui fait son agilité, son autonomie. Et nous gardons le statut de banque coopérative et mutualiste.
Certains comparent votre combat à celui des "bonnets rouges"...
Absolument pas. Le groupe Arkea, ce n'est pas une géographie exclusivement bretonne. Ce groupe est présent en France entière et développe beaucoup d'activités en dehors de France. Ce que nous défendons, c'est notre liberté d'entreprendre, celle d'une banque de taille intermédiaire, qui, avec les performances qui sont les siennes en 2017, avait le droit de continuer à se développer sur des bases de pleine autonomie.
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