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L'interview éco. Informatique: "C’est l’innovation qui rapporte le plus"

Paul Hermelin, PDG du groupe informatique Capgemini, était l'invité de l'interview éco jeudi. Il est revenu sur sa politique d'innovation et de recrutement.  

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Paul Hermelin est le PDG du groupe Capgemini. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

Le groupe de services informatiques français Capgemini a publié jeudi 16 février ses résultats 2016. Avec 5% d'augmentation de chiffre d'affaires à 12,5 milliards d’euros et plus de 190 000 salariés dans 40 pays, l'entreprise française est devenue un géant mondial.

franceinfo : Quelle est la plus grande source de revenus pour Capgemini aujourd'hui ?

Paul Hermelin : C'est toujours l'innovation qui rapporte le plus. Nous avons à cœur de travailler avec les clients les plus exigeants de chaque secteur : dans l'automobile, avec les très grands constructeurs, dans la banque, avec les plus innovants, dans le commerce, avec les grandes surfaces. Nous essayons aussi de travailler pour les "licornes", les grandes start-ups qui réussissent. L'innovation excite nos collaborateurs et nous permet d'attirer des talents. Travailler sur les choses de demain rapporte le plus en marge bénéficiaire, mais aussi en attractivité pour attirer les jeunes ingénieurs.

Qu'apportez-vous de nouveau aux services informatiques classiques ?

Il y a énormément d'usages et de plus en plus d'informatique au quotidien. Le groupe a 50 ans. Pendant 45, 48 ans, nous avons vendu aux directeurs informatiques. Ils étaient nos cousins. Ils parlaient notre langage compliqué. Aujourd'hui, près de 40% de la demande vient de non-informaticiens. Ils demandent des choses beaucoup plus vite, que l'on peut développer de manière itérative : nous faisons une version 1, puis une version 2 puis une version 3... avec des temps beaucoup plus rapides, c'est très différent. 

Les États-Unis représentent-ils toujours votre premier marché ?

C'est le premier marché mondial. Le marché américain à lui seul représente 40% du marché mondial.

L'élection de Donald Trump est-elle une chance ou un danger pour un groupe comme Capgemini ?

Cette élection est une incertitude, et l'incertitude n'est jamais favorable puisque nous travaillons sur l'investissement. Les clients investissent quand ils ont confiance. Aujourd'hui le marché est plein de rumeurs. Donald Trump va-t-il baisser les impôts ? Y aura-t-il des restrictions de circulation avec le problème des visas ? Un très grand nombre de travailleurs viennent avec des visas temporaires, en particulier d'Inde. Par qui pourrait-on les remplacer ? Nous regardons cette élection avec circonspection.

Vous aviez 60 000 salariés en Inde il y a deux ans, combien aujourd'hui ?

Nous y avons près de 100 000 salariés. L'Inde forme 400 000 à 500 000 informaticiens par an. C'est un effort d'investissement qu'aucun autre pays n'a fait. Nous sommes au Maroc, en Pologne, en France où nous sommes en pleine croissance. Nous sommes le plus gros employeur français de jeunes diplômés avec entre 3 000 et 4 000 personnes embauchées chaque année. Nos salariés se forment, ils ne cherchent pas forcément à rester. Après cinq ou six ans, certains se lassent de la mobilité géographique. Nous sommes donc un très gros employeur. Nous avons recruté plus de 50 000 personnes en 2016, dont 40% étaient juste des diplômés sortis d'école.

La France reste-t-elle attractive pour un groupe comme Capgemini ?

La France est un très bon pays. À la fin de l'année dernière, nous avons connu une belle croissance en France de 6%. Deuxièmement, les ingénieurs français sont parmi les meilleurs au monde.


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