Orange : "les Jeux olympiques, c'est 32 coupes du monde de foot en même temps", explique la dirigeante du seul opérateur qui couvrira les JO
Alors que les élections législatives vont se tenir les dimanches 30 juin et 7 juillet prochains, 73 patrons se sont prononcés dans le cadre d'une tribune publiée la semaine dernière dans Les Échos. Parmi les signataires, on trouve le président du conseil d'administration de Renault, Jean-Dominique Senard, ainsi que le patron d'Adecco France, celui des Galeries Lafayette ou encore la patronne de Sofitel. Ils se sont ainsi prononcés pour défendre le modèle social français et alerter sur le risque d'un prochain gouvernement issu d'un parti extrémiste. Christel Heydemann, directrice générale du groupe Orange, ne figure pas sur cette liste de signataires. Avant de décrire l'enjeu des JO qui attend Orange, elle s'explique sur ce point.
Christel Heydemann : Comme tous les Français, j'irai voter au premier et au deuxième tour. On a la chance de vivre dans une démocratie et donc mon appel est là : j'espère qu'un maximum de Français iront voter. S'assurer qu'on aura en France un environnement dans lequel les entreprises vont pouvoir se développer pour pouvoir rester compétitive, ce sont des choses qui interrogent et font réfléchir tous les patrons. Mais je n'aime pas prendre des postures très générales sur des partis, quels qu'ils soient. Ce qui m'intéresse, ce sont des mesures précises, donc je n'ai pas de problème à donner mon avis sur des sujets en particulier. D'ailleurs, Orange est très impliqué auprès des élus puisque par nature, on est au cœur des enjeux d'aménagement du territoire. Et donc tous les jours, les collaborateurs d'Orange échangent avec les élus locaux sur des enjeux de proximité, qui sont clés pour les entreprises et pour les citoyens français.
franceinfo : Je rappelle quand même que l'État français est actionnaire d'Orange à hauteur de 23%. Vous n'avez donc pas voulu signer ce texte ?
Je n'ai pas voulu signer ce texte parce que j'estimais que ce n'était pas mon rôle en tant que dirigeante d'entreprise.
Votre actualité, c'est aussi évidemment les Jeux olympiques puis paralympiques qui se déroulent cet été en France. Vous êtes le seul opérateur choisi par le comité d'organisation et c'est une première. Concrètement, qu'allez-vous devoir faire ?
Notre rôle d'opérateur sera de servir nos clients Orange. Mais pour Paris 2024, Orange a un spectre d'activités qui est le plus large jamais confié à un opérateur. On a une activité qui s'appelle Orange Events, qui est spécialisée dans les événements sportifs. On a accompagné la Coupe du monde de rugby par exemple, la Coupe d'Afrique des Nations, Roland-Garros, le Tour de France. Il s'agit de connecter les sportifs, connecter les scores, les arbitres, les médias, c'est aussi capter les images en temps réel et faire en sorte qu'elles soient diffusées. Les Jeux Olympiques, c'est l'équivalent de 32 coupes du monde de foot en même temps, avec 120 sites sportifs et des sites techniques.
"Au delà des sites sportifs, on va aussi connecter les sites techniques, les sites qui hébergent les athlètes, les aéroports, les 26 000 journalistes accrédités aussi."
Christel Heydemannà franceinfo
C'est tout ce travail de préparation pour faire en sorte que toute l'opération, toute la sécurité, toutes les équipes qui seront au service des sportifs puissent fonctionner et on sait à quel point les communications sont essentielles dans ces moments-là.
La cérémonie d'ouverture va se dérouler le 26 juillet sur la Seine. Des centaines de milliers de spectateurs sur place vont se connecter en même temps pour envoyer des photos, des vidéos sur les réseaux sociaux. Comment faire en sorte que ça ne bugge pas ?
Effectivement, cette cérémonie d'ouverture, on l'a qualifiée chez Orange d'"Everest des télécoms", parce que c'est un énorme challenge technologique. Imaginez 120 barges sur six kilomètres, sur lesquels évidemment, il faut assurer la connectivité des organisateurs, la captation des images avec des caméras 5G, en plus de la connectivité des spectateurs. C'est une technologie qu'on va aussi utiliser pour les épreuves de voile, par exemple à la marina à Marseille. On utilisera des réseaux dédiés qui vont permettre de protéger le trafic lié à l'organisation et aux médias, et puis bien sûr tout ce qui va être la captation pour les spectateurs. Donc évidemment, on a tout un travail en cours pour libérer des bandes de fréquences.
Mais il y a quand même un risque de réseau complètement saturé. On l'a vu au moment de l'arrivée de la flamme olympique à Marseille, où le réseau était complètement saturé pendant quelques heures, où plus personne n'a pu passer le moindre appel téléphonique. C'est quand même un risque, ça peut arriver ?
Alors c'est vrai qu'à Marseille, il y a eu beaucoup plus de spectateurs que ce qui avait été anticipé. Mais on a beaucoup d'équipes, mille collaborateurs sont dédiés à l'événement JO. On a tout un centre de supervision et donc, on gérera ça en temps réel, bien sûr.
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