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Pour Louis Schweitzer, "dans vingt ans, l’alliance Renault-Nissan existera toujours"

L’ancien PDG de Renault salue lundi sur franceinfo le "travail remarquable" de Carlos Ghosn au sein de l’alliance, sans se prononcer sur les accusations visant son successeur. Il est convaincu que "Renault et Nissan ont intérêt à ce que l’alliance continue".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
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Publié Mis à jour
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 (FRANCEINFO)

C’est sa première interview depuis l’arrestation de Carlos Ghosn. Louis Schweitzer, l’ancien PDG de Renault, s’apprête à fêter les vingt ans de l’alliance entre Renault et Nissan. Il en a été l’initiateur. Le 27 mars 1999, l’accord entre les deux constructeurs a permis de sauver Nissan, qui était alors au bord de la faillite.  

Louis Schweitzer est aussi celui qui a recruté Carlos Ghosn, puis l’a chargé de redresser Nissan. S’est-il senti trahi par son successeur ? "J’ai travaillé avec Carlos Ghosn comme patron de Renault jusqu’en 2005, puis comme président du conseil d’administration jusqu’en 2009. Ghosn, à l’époque, a fait un travail absolument remarquable pour redresser Nissan et contribuer au développement de l’alliance. Depuis, il y a eu d’autres événements. Je n’en sais pas plus que la presse." Carlos Ghosn a-t-il été victime d’un "complot" ourdi par les dirigeants de Nissan, comme il l’affirme ? "Je n’ai pas d’élément qui me permette d’affirmer qu’il y ait un complot." 

Il y aura sûrement une réflexion sur l’équilibre à trouver entre les deux constructeurs mais cet équilibre n’a jamais été fondé sur une égalité stricte (…) C’est Renault qui a sauvé Nissan, pas l’inverse.

Louis Schweitzer, ancien PDG de Renault

sur franceinfo

Vingt ans après la création de l’alliance, et malgré les tensions entre Français et Japonais, Louis Schweitzer reste persuadé qu’elle est fondamentale : "L’alliance a servi les intérêts de Nissan comme de Renault. Elle préserve l’identité des deux firmes, mais, ensemble, les rend plus fortes (….) Nissan comme Renault a intérêt à ce que l’alliance continue." Louis Schweitzer a tout de même un regret : que les deux entreprises aient fini, avec Carlos Ghosn, par avoir "un seul patron" : "Je ne vois pas qui pourrait prendre la position que Carlos Ghosn avait dans l’alliance. Ses forces vont manquer."

L’alliance va évoluer. Doit-elle déboucher sur une fusion ? "Je ne le pense pas", répond Louis Schweitzer, toujours persuadé que ce partenariat a de l’avenir : "Je suis convaincu que dans vingt ans l’alliance existera toujours. Il y aura peut-être des modifications de forme, peut-être y aura-t-il de nouveaux partenaires. Mais je pense que cette alliance, aujourd’hui un des tout grands du monde, le sera encore dans vingt ans."

L’ancien PDG de Renault salue la nomination de Jean-Dominique Senard à la tête du constructeur. Il lui conseille de "rester lui-même", saluant ses qualités "industrielles" mais aussi ses "qualités morales et humaines hors du commun. Mon seul conseil, c’est de se fier à sa raison et à son instinct".

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