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Pouvoir d'achat : "Il faut s'attendre à des hausses de prix", selon le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution

La ristourne sur le carburant, promise par le gouvernement, est entrée en vigueur ce vendredi. Les distributeurs, qui ont peu de marges, ne peuvent pas faire un geste supplémentaire, explique Jacques Creyssel, délégué général de la fédération.

Article rédigé par franceinfo
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Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, le 1er avril 2022. (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Les automobilistes étaient au rendez-vous vendredi 1er avril dans les stations- service pour bénéficier de la ristourne sur le carburant, comprise entre 15 et 18 centimes d'euros sur le litre. "Nous représentons les deux tiers de l'essence vendue en France et, oui, nous avons vu les Français, ces derniers jours, attendre, quand ils le pouvaient, pour faire le plein aujourd'hui et bénéficier de cette remise", explique Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), invité éco de franceinfo

"Ces grandes enseignes ne peuvent pas faire de geste supplémentaire, car beaucoup font déjà du prix coûtant depuis de nombreuses semaines. Et leurs marges sur un litre d'essence, c'est à peine un ou deux centimes."

Jacques Creyssel

délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution

Pour ce spécialiste qui représente les grandes enseignes comme Auchan ou Carrefour, celles-ci "ne peuvent pas aller plus loin sinon c'est de la vente à perte et c'est interdit." 

Au-delà de la question du carburant, la hausse des prix s'installe. "On le sait, les négociations commerciales cette année tablent sur une hausse des prix de 3 %, et ce sera même plus, car ce chiffre ne prend pas en compte les effets de la guerre en Ukraine", assure Jacques Creyssel. Il cite des exemples : plus 13 % sur les pâtes, sur l'huile, la farine..

Les ménages achètent moins

Face à ces hausses, on observe des baisses d'achat. Les Français achètent moins. Et Jacques Creyssel de rappeler que "40 % des ménages sont dans le rouge à la fin du mois, un tiers des français font leurs courses à un euro près. Du coup, ils se tournent vers des produits premiers prix, les marques distributeurs." Certains magasins rationnent les clients en huile de tournesol, car il y a des pénuries, ce produit est massivement importé d'Ukraine. "Mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter", rassure Jacques Creyssel."Il n'y aura pas de pénurie de manière générale. S'il manque de l'huile de tournesol, vous aurez à côté de l'huile de colza et d'autres types d'huiles". 

L'épidémie de Covid-19 n'a pas disparu. Il n'y a plus de masques dans les enseignes,"mais on ne voit pas de baisse de fréquentation", estime le délégué général de la FCD. "En revanche, on note une baisse globale du chiffre d'affaires mais c'est plus lié à des problèmes de pouvoir d'achat."

De nouvelles négociations sur les prix démarrent 

Dans ce contexte, les industriels et distributeurs ont accepté, sous l'égide du gouvernement, de rouvrir des négociations pour discuter du prix des produits qui connaissent la plus forte inflation. Une charte d'engagement a été signée hier soir.  Elle concerne, "le porc par exemple, dont le kilo est passé de 1 euro 20 à 1 euro 60 en quelques mois", rappelle Jacques Creyssel. 

il faut que chacun fasse un effort. "Chaque enseigne va faire son devoir pour limiter l'impact sur les clients", plaide encore le délégué général de la FCD. 

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