Réforme des retraites : "Ce serait pure folie", selon Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
Après les élections législatives, le leader du premier syndicat français estime qu'il "faudrait être totalement fou pour mettre ce sujet-là sur la table".
Après le résultat des élections législatives, Emmanuel Macron peut-il encore proposer sa réforme des retraites ? Non, selon Laurent Berger. Pour le secrétaire général de la CFDT, invité éco de franceinfo lundi 20 juin, "ce serait pure folie" : "Il faudrait être totalement fou pour mettre ce sujet-là sur la table (…) Ce que nous disent les élections, c’est que le pays ne va pas bien. Remettre de la conflictualité sociale très élevée, parce que cette réforme de retraite à 65 ans serait totalement injuste, ce serait pure folie".
Sur les principaux sujets économiques et sociaux, le chef de l’État et ses partisans devront-ils faire des compromis ? "Il n’aura pas le choix", répond Laurent Berger, "et on attend des résultats" : "Il faut agir sur les questions de pouvoir d’achat, d’emploi, d’évolution du travail, et sur les questions environnementales (…) Le président de la République, comme la Première ministre actuelle, vont devoir écouter la société civile, les organisations syndicales, construire du compromis".
"Si on ne redonne pas du pouvoir de vivre aux citoyens, on n’y arrivera pas. Et ça se fera avec les associations, avec les élus locaux, avec les organisations syndicales, et aussi avec les politiques."
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDTsur franceinfo
Emmanuel Macron souhaite présenter plusieurs mesures pour le pouvoir d’achat, dès le mois prochain. Mais face à lui, plusieurs partis d’oppositions poussent leurs propres mesures : une baisse massive de la TVA, par exemple pour le Rassemblement national, ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité et le SMIC à 1500 euros pour les partis de gauche.
Pour Laurent Berger, qui vient d’être reconduit à la tête de la CFDT, certaines mesures sont prioritaires : "Il faut absolument maintenir le bouclier tarifaire [sur les gaz et l’électricité], autrement vous imaginez bien que pour un certain nombre de ménages ce sera juste impossible d’avoir accès à l’énergie. Il faut aussi des mesures plus ciblées sur les déplacements, les mobilités (…) Il faut aussi la revalorisation du point d’indice" de la fonction publique. Des "mesures conséquentes", selon lui.
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