Réforme des retraites : "Le mouvement peut durer et aller jusqu’au retrait du projet", selon Jean-Claude Mailly
Le Premier ministre présentera mercredi son projet de réforme des retraites, alors que la mobilisation se poursuit. Pour l'ancien numéro 1 de Force Ouvrière, la situation reste très ouverte, mais un retrait du projet est possible.
Pour la réforme des retraites, c’est l’heure de vérité. Tandis que la mobilisation est restée forte mardi, même si les manifestants dans la rue étaient moins nombreux que la semaine dernière, Edouard Philippe présentera mercredi à 12h00 au Conseil économique, social et environnemental (CESE) les détails de ce projet très contesté.
Emmanuel Macron est "un peu coupé du réel"
Le Premier ministre a d'ores et déjà prévenu devant les députés qu’il ne ferait pas "d’annonces magiques" qui puissent "faire cesser les manifestations". Invité éco de franceinfo mardi 10 décembre, Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général de Force Ouvrière, espère que s’il n’y a pas de magie, "ce ne sera pas la fée Carabosse non plus"...
L’ancien dirigeant syndical, aujourd’hui consultant, fustige "l’amateurisme" de l’exécutif, "dans un grand paysage d’inquiétude" chez les salariés, "avec un gouvernement et un président un peu coupés du réel". Selon lui, le gouvernement devrait faire une pause : "La sagesse serait de dire : 'on se calme, on se remet autour de la table et on verra'". Car "plus personne ne s’y retrouve".
Un "retrait du projet" possible, selon l'ancien n°1 de FO
Jean-Claude Mailly s’interroge sur de nombreux points, notamment l’avenir des réserves accumulées : "Que vont devenir les réserves des caisses ? Est-ce qu’on va les utiliser pour payer les droits passés ? Ce serait complètement anormal. Comment on va faire pour financer la réforme, par exemple pour les enseignants ? Est-ce qu’on va puiser dans les réserves ? Ce serait une forme de spoliation des caisses de retraite ! C’est comme la commode chinoise, vous ouvrez un tiroir et il y en a dix qui s’ouvrent."
Le mouvement de contestation va-t-il se prolonger ? Selon Jean-Claude Mailly, la situation est très ouverte, mais "le mouvement peut durer et aller jusqu’au retrait du projet", estime-t-il.
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