Santé : "Certaines mutuelles vont devoir augmenter légèrement leurs tarifs" en 2022 selon Eric Chenut, président de la Mutualité française
Alors que le gouvernement et les mutuelles sont en plein bras de fer en cette fin d'année concernant le coût des complémentaires santé, les tarifs pourraient augmenter au 1er janvier 2022, malgré les pressions du gouvernement.
La tension monte entre le gouvernement et les complémentaires santé. Le premier, par la voix des ministres de la Santé et des Comptes publics, a demandé "avec fermeté" aux secondes le 14 octobre de modérer leurs tarifs en 2022. Invité de franceinfo vendredi 5 novembre, Eric Chenut, le président de la Mutualité française, avertit pourtant : "Certaines mutuelles vont devoir augmenter légèrement leurs tarifs" en 2022 pour accompagner la hausse des coûts de la santé.
"Nous sommes extrêmement soucieux du pouvoir d’achat", assure-t-il. "Personne ne s’amuserait à augmenter les tarifs plus que de nécessaire, compte tenu du niveau de concurrence dans lequel nous sommes." Pourtant, selon le gouvernement, les complémentaires santé, les assurances et les institutions de prévoyance ont fait 2,2 milliards d'euros d'économies au début de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Faux, selon le représentant des mutuelles, qui parle même d’un surcoût, en cumulant les années 2020 et 2021 : "Pour les seules mutuelles, c’est 280 millions de plus."
Vers une "grande Sécu" ?
Plus globalement, le ministre de la santé, Olivier Véran, reproche aux complémentaires des frais de gestion excessifs, de l'ordre de 6 ou 7 milliards d'euros de trop. Eric Chenut répond que les mutuelles ont déjà engagé des efforts : "En 2019, nos coûts de gestion ont baissé d’1,4%. En 2020, de 2%." Selon le président de la Mutualité française, ces coûts de gestion incluent aussi des actions essentielles, notamment en matière de prévention.
Une autre piste anime le secteur : créer une "grande Sécu", en élargissant le rôle de l’Assurance maladie, qui remplacerait les mutuelles, totalement ou en partie. Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie y réfléchit. Il doit rendre son rapport dans quelques jours. Eric Chenut se dit "prêt à se mettre autour de la table", mais pour répondre à ce qu’il appelle les "vrais sujets", comme les déserts médicaux. "Ces sujets méritent le concours de tous les acteurs", estime-t-il.
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